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makarotte.com

Ecole, rire et râleries.

Anosognosie

Publié le 25 Mars 2015 par KRo

Ce n'est pas dans mon école pour une fois alors je peux me réjouir, nan c'est moche de se réjouir en l'occurrence, mais disons que je peux balancer parce que si on ne rit pas là, on finira bien par beaucoup pleurer.

Une enseignante de maternelle qui attache un môme au banc, les mains dans le dans le dos, possible ou pas?
Carrément, c'est vu et dénoncé avec remontage de bretelles sévère à la clef mais la dame elle clame que les gosses n'ont pas été traumatisés d'autant que c'était avec de la laine! Ah ben oui c'est bien connu, le fait d'attacher, (les mains dans le dos, je le rappelle parce que pour moi ça apporte tout de même un élément à charge supplémentaire) ça ne peut être traumatisant quand on a 5 ans que si l'on porte une combinaison orange : BIENVENUE A GUANTANAMOOOO! Bip, bip!

La même enseignante qui lors d'un atelier sur le goût décide de faire goûter de la bière aux mômes, c'est pas bien trouvé ça? Ouiiiiii mais c'était de la bière sans alcool a-t-elle avancé. Ah ben oui, c'est sûr il n'y a que la bière pour faire découvrir l'amer, la frisée, les endives, tout ça c'est pour les connards, vas-y Paul, une Tourtel!

La dame est anosognosique je crois, j'ai appris ce mot aujourd'hui et je trouve qu'il s'applique bien, alors je partage, elle souffre de connerie profonde et chronique mais elle n'en est pas consciente.

En attendant, elle s'occupe de vos mômes, ça fait peur, enfin elle s'en occupe, c'est vite dit, elle leur gueule dessus essentiellement. Y'a des gens, on dirait qu'ils sont devenus instit' parce qu'ils ne pouvaient pas être équarrisseurs.

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Fin du deuxième trimestre

Publié le 11 Mars 2015 par KRo

Là ça y est on est en mars, tu entres dans ta phase allergique, tu arrives le matin fière de ce que tu as préparé et parfois mis des heures à réfléchir pour que ce soit bien et rien qu'en voyant ton rang, tu sais que c'est mort.

Tu entres en classe après avoir fait re-ranger au moins deux fois les élèves et en ayant posé, tel un prophète, ta main sur l'épaule des chiants pour qu'ils se sentent investis de ta parole et accèdent à l'incroyable et extraordinaire consigne: "Taisez-vous et rangez-vous". Mais bien entendu, tu n'as pas atteint ton bureau que déjà, ils parlent et il te faudra plusieurs minutes pour obtenir le calme. De toutes les façons au moment même où ta main a quitté leur épaule pour aller se poser sur une autre, chaque chiant s'est remis à parler, et oui puisque tu ne t'adressais plus à lui, le nombril du monde. Et bien entendu, puisque les chiants parlent, les autres suivent.

Tu expliques une leçon, un exercice, whatever, et là immanquablement tu ne peux pas capter le regard des chiants. NOOOON car les chiants ne regardent jamais vers toi ou vers ce que tu montres à la classe, nooon, les chiants préfèrent que tu sois en mesure de contempler leurs oreilles, leurs cheveux, leur dos, leurs semelles, leur gorge, eh oui! Tu mets tout le monde au travail et là les chiants viennent à côté de toi pour te dire qu'ils n'ont pas compris (forcément, toi t'as passé 10 minutes à faire du bruit avec ta bouche en t'agitant et écrivant des signes au tableau, t'as montré des images, marché sur les mains, jonglé avec des boules de feu, mais eux bon ben ils commençaient à en avoir un peu marre hein, et maintenant il y a un exercice à faire et personne leur a dit quoi faire alors ...).

Tu récupères les cahiers et malgré tes remarques même individualisées, les chiants n'ont suivi aucune consigne de présentation, n'ont pas noté la correction, ont écrit comme des sangliers alcooliques atteints de la maladie de Parkinson, putain de bordel de merde, tu réalises encore une fois que tu vas passer plus de temps sur chacun de leurs cahiers qu'ils n'en ont passé eux-mêmes. Tu écris des commentaires désagréables et pourtant tu te retiens, et dans le même temps, tu ne sais pas bien pourquoi tu édulcores puisque jamais plus personne ne reviendra poser ses yeux sur cette page.

Oui, là tu es passé dans l'antipathie, tu te dis que les parents, soient ils s'en foutent, soient ils ne font rien pour faire avancer le schmilblick, soient ils sont carrément défoncés parce qu'à la simple lecture d'un de ces cahiers, toute personne à peu près saine dirait à son gosse : "Oui je t'aime mon chéri mais est-ce que des fois par hasard tu pourrais pas la fermer ta gueule?" et "Oui tu es intelligent et capable mais c'est de la merde ce que tu fais là." et "Est-ce que comme ça pour essayer, même sans que je t'achètes l'I-Phone 32 et 1 kg de bonbons qui piquent ni que je te laisse regarder des films violents à partir de 23h, tu voudrais pas bouger tes fesses de petit connard et tenter d'écrire sur les lignes et pas comme si t'avais été amputé des 10 doigts? Comme ça par hasard? Pas pour me faire plaisir à moi que je suis l'être le plus merveilleux après toi (nan avant, nan allez après ... euh, nan avant ... euh ... ) mais pour enfin faire partie du monde extérieur où il y a plein de gens qui aimeraient bien comprendre ce que tu as à dire?"

Bref, passé mars, tu subis, mais tu sais qu'après juillet tu en seras débarrassée, oui en juillet viendra la lumière, celle qui te permettra à nouveau de te ressourcer et de faire le tri et de te remotiver et de te souvenir que t'avais 10 chiants dans ta classe qui t'ont pris toute ton énergie, tout ton temps, tout l'espace, mais il y avait aussi 20 chouettes gosses avec lesquels t'aurais bien aimé pouvoir mieux travailler. Allez, c'est sûr cette fois en septembre, tu sauras comment faire pour que les chiants se posent et que les autres puissent profiter de leur année.

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Premier et deuxième trimestres

Publié le 11 Mars 2015 par KRo

On voit poindre la fin du deuxième trimestre et là on réalise que c'est le moment où on ne peut plus blairer certains gosses.

En septembre, ça va, les chiants sont chiants mais tu es frais, reposé, bourré de tout plein de vitamines grâce aux fruits d'été, au soleil et un peu encore bourré tout court de tous les apéros pris pendant les vacances. Bref, tu es zen et tu te dis : "Ouais, eux je vais les gérer, je vais y arriver." et secrètement tu espères être L'enseignant qui saura y faire, celui dont la personnalité et la pédagogie conviendront aux gamins et leur permettront de s'apaiser et d'enfin devenir élèves, celui qui sera cité dans leurs interviews quand ils deviendront célèbres et qu'ils diront qu'un enseignant les a sauvés.

En novembre, tu tiens bien le coup, les chiants n'ont toujours pas compris les règles de bases comme lever le doigt pour demander la parole, ne pas parler sans arrêt à tort et à travers, ne pas faire de commentaires sur tout ce qui se passe, écouter et appliquer les consignes, ils écrivent toujours hyper mal et pas sur les lignes et les parents disent "Ah ben je ne sais pas comment vous faites, vous avez du courage" et "Ah ben moi j'arrive pas à le lire, hein". Mais tu y crois encore, il te semble entrevoir un frémissement, tu te dis que ce sont des gosses après tout, tu t'imagines malgré tout que ça ne doit pas être simple d'être leur parent. Tu es encore dans l'empathie quoi.

En janvier, là tu commences à vraiment réaliser que cela fait déjà 4 mois que tu insistes sur les mêmes règles de vie, que tu répètes les mêmes consignes de travail et les conseils et que les chiants s'en cognent toujours autant (et tu sais au fond de toi que d'autres l'ont fait des années durant auparavant, alors le "frémissement", mon cul, mais bon tu persévères, tu t'accroches, tu ne veux pas ne pas y arriver).
Mais honnêtement, sauf problème d'ordre médical, voire psychiatrique, quelle peut être la raison pour laquelle un gamin ne peut pas appliquer des règles simples comme "Range-toi, tais-toi, travaille dans le calme, souligne la date et écris ton putain de prénom en haut de ta feuille!". SANS DECONNER, on a fait des expériences sur leur fœtus ou quoi? Ils ont été croisés avec des poissons rouges! Non mais c'est dingue. Tu leur dis de se taire et t'as pas fini ta phrase que ceux-là sont déjà en train de parler. Mais tu veux une claque dans ta tête ou quoi? Qu'est-ce qui fait qu'un gosse ne se sent pas concerné tant que tu n'es pas en train de lui parler à lui et à lui seul en l'obligeant à te regarder dans les yeux? NON MAIS c'est une VRAIE question, ils ont été élevés par des hyènes ou quoi? C'est quoi le quotidien à la maison? Du bruit en permanence, des images qui défilent dans un zapping permanent, des gens qui hurlent, c'est Orange Mécanique leur choix de vie à ces familles?

Pour le moment, t'es encore en capacité, alors tu compatis.

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Dis donc toi

Publié le 4 Mars 2015 par KRo

Ah oui et sinon j'ai vécu un petit moment de solitude aussi pendant cette inspection.

C'était toujours dans mon bureau, toujours pendant mon échange avec l'inspecteur à propos du travail de directrice, toujours à un moment où il me disait à quel point j'étais géniale (n'en fais pas trop ma poule, certains pourraient tiquer là si tu continues), il me disait qu'il me pensait honnête dans mes rapports avec l'inspection. Alors là, moi je ne pensais pourtant pas m'emballer spécialement hein, j'ai répondu souriante : "Oui, je trouve qu'on fonctionne bien."

Et bien visiblement je n'ai pas tout maîtrisé, vu qu'il m'a répondu, un peu gêné : "Oui, je ne sais pas si on peut se dire ça ici." et a enchaîné sur la confiance, bla, bla, bla.

???? Ah bon? Mais qu'est-ce qu'il a compris? Ça ne se dit pas ça "on fonctionne bien"? Je ne vois pas le problème !?

Bref je me suis sentie hyper mal dans les minutes qui ont suivi, j'ai eu l'impression d'avoir fait une annonce pour une soirée à la Omar et Fred avec mon loup sur les yeux. LA HONTE!

Note pour plus tard : me rappeler de ne jamais avoir l'idée saugrenue de lui montrer mes seins dans le but de me sortir d'une situation délicate ou bien prévoir un défibrillateur.

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