C'est la question que je me pose. Comment vous relater les derniers épisodes de notre vie d'école avec Gustavo?
Je me rends compte que je ne peux pas tout raconter, trop de choses, trop compliquées...
Bon alors je passe sur les coups, les insultes, l'arrêt de travail de 2 semaines de l'AVS suite aux coups reçus, les cris de Gustavo qui ne supporte aucune frustration, aucune contrainte et répète à l'envie qu'il fait ce qu'il veut ... bref ...
Parlons plutôt de sa mère, l'horrible Cruella D'Enfer, ça me fera du bien!
Il y a une semaine nous avons eu une nouvelle réunion pour discuter de la situation et essayer de faire en sorte que Cruella et le père de Gustavo, Troudufion D'Enfer, décident enfin de mettre en place des soins adaptés pour leur fils et acceptent un véritable allègement du temps scolaire.
Comme Troudufion avait mieux à faire, il travaille LUI, nous avons eu la joie de nous taper 1h15 de réunion avec Cruella. Et là, il s'agit vraiment d'une catégorie sportive bien précise : maîtriser ses nerfs pour ne pas se retrouver à traverser la table de réunion à 4 pattes et lui coller une baigne!
Cette femme est formidable. Elle est tellement tarée qu'on se retrouve à lui parler gentiment et calmement pour éviter qu'elle ne se froisse, pour éviter qu'elle ne se mette à pleurer, pour éviter qu'elle ne se barre, pour pouvoir lui dire ce qu'on a à lui dire. Et en prime, non seulement il faut fermer sa gueule et ne pas lui envoyer à la tronche toute la violence que la situation a créée en nous mais il faut en plus l'écouter sans broncher. L'écouter dire à quel point elle n'est pas écoutée, à quel point elle, elle souffre, à quel point chacun de nous est nul, à quel point on fait du mal à son enfant ... mon stylo a passé un sale moment, je vous l'assure, je l'ai trituré dans tous les sens et Alberta La Touffasse, la maîtresse, a dû faire à peu près tous les exercices de respiration qu'elle connaissait pour prendre sur elle.
J'en ai croisés des gens tout pourris mais elle, elle est balèze. Et en plus d'être odieuse et un brin perverse, je crois bien qu'elle est bête. Elle est arrivée quand même à dire sérieusement en réunion : "Madame la directrice veut le tuer!" tout en prenant à témoin de son regard de fouine sous acide, toute la tablée (on était quand même 10). Sans déconner!
Et personne n'a ri en plus, on est drôlement fortiches dis donc. En fait, c'est parce qu'on était tous hyper concentrés sur l'objectif : qu'elle comprenne.
Ouais et bien on aurait mieux fait de s'éclater en l'écoutant déblatérer ses conneries parce que visiblement elle est ressortie de là en n'ayant rien compris en fait. Mais pourquoi n'a-t-on pas utilisé ma méthode alors? Quitte à ce qu'elle ne prennent pas acte de ce qu'on lui dit, pourquoi ne pas lui rentrer une bonne fois dedans? D'abord cela nous aurait bien défoulé et en plus, la réunion aurait été plus courte. Franchement, ça se discute hein ...
Au lieu de ça, lundi elle a fait un scandale à la maîtresse parce qu'elle "excluait son fils de tout", alors que simplement Alberta ne voulait pas accepter Gustavo l'après-midi puisqu'il a été établi il y a plusieurs semaines qu'il ne viendrait plus les lundis et vendredis après-midi (2 après-midis seulement en moins pour un gamin, qui, les jours où il est arrivé à se poser, a bossé grand maximum 10 minutes en tout et pour tout, on n'allait pas revenir là-dessus, surtout qu'on avait demandé encore plus d'allègement 2 jours plus tôt) . Mais Cruella, forte de sa logorrhée du vendredi précédent, s'était sentie tout permis. Quand je vous dis qu'elle n'a rien compris.
Mercredi elle s'est planquée à quelques mètres du portail et a attendu qu'après 3 ou 4 minutes de négociation après la sonnerie entre l'enseignante de service et Gustavo qui refusait d'avancer pour aller en classe, j'arrive pour le prendre par le poignet et le faire avancer, pour surgir et me balancer que je lui faisais beaucoup de mal à elle en agissant ainsi. Et ensuite, elle a écrit un mail bien dégueulasse à l'inspecteur dans lequel elle a vomi sa débilité de façon féroce et menacé évidemment d'écrire à l'Académie, au Rectorat, à la presse...
Je réalise qu'on ne peut rien faire contre les cons ou en tous les cas quand on a affaire à eux, il faut subir un bon moment. Le seul bon côté des choses, c'est qu'un jour, ils s'en vont et ce jour-là ils partent avec leur connerie qu'ils vont se tartiner jusqu'à la mort et je leur souhaite une vie très longue du coup, très très longue.