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"Salut ma biche, moi j'ai une bite." C'est en ces mots empreints de poésie que Pervers Popo a apostrophé une AVS dans la cour. Puis il a réitéré avec une autre un peu plus tard. On avance, hein, je crois qu'on peut le dire fièrement, la prise en charge par l'assistant social est d'ores et déjà une belle réussite!

En même temps, ce qu'il lui faut ce sont de nombreuses heures de psychothérapie à ce petit poète donc on n'est pas prêts de voir des améliorations pour le moment, il faut bien se le dire.

Le bon côté des choses c'est que moi je m'inquiétais beaucoup pour l'avenir de ce petit mais j'ai compris cette semaine qu'il pourrait devenir maire du Havre donc ça va je suis rassurée. Et oui, pour avoir l'idée d'envoyer des photos de son cul (et je reste sans doute à quelques centimètres de la réalité) à des femmes qui n'avaient rien réclamé de la sorte, il faut quand même avoir quelques trucs à régler avec soi-même, non?

Je me demande si le gars a accompagné ses photos d'un "Salut ma biche, moi j'ai une bite." Non parce que s'il ne l'a pas fait franchement c'est dommage, c'était hyper opportun. Carrément! S'il y a bien un moment où cette phrase pouvait prendre tout son sens, c'est bien là, bien plus que lorsque c'est un gamin de CE1 qui s'adresse à une adulte dans la cour de l'école.

A part ça, Pervers Popo n'était pas à l'école ces derniers jours, trop occupé à inonder le monde de ses pervers selfies ... nan je déconne, il a attrapé un virus sur la langue, et là je ne déconne pas, eh, eh, mais je ne préfère pas savoir où il a bien pu aller la fourrer pour attraper ça!

A l'inscription de son enfant en CP, j'avais rappelé à cette dame que l'assiduité scolaire était très importante. En effet, ma consœur de la Maternelle m'avait alertée sur le problème concernant cet enfant.

Face à moi, pendant le rendez-vous, elle avait affiché plusieurs sortes de moues différentes ainsi qu'une dizaine de poses façon Sandrine Tropforte de José Garcia, tout ça en me déballant un discours convenu et légèrement récité sur l'importance du CP et de l'école élémentaire. Elle avait répété son texte apparemment.

Bon ... à suivre donc.

Dans la réalité des choses et pas dans sa vie rêvée de candidate à une émission de téléréalité, il lui est quasiment impossible d'amener son fils à l'heure le matin. Attends, se vernir les ongles comme ça, j'veux dire, ça prend du temps. Et puis si tu veux un bon lissage, ça ne se fait pas non plus en 5 minutes, j'veux dire. En attendant, le gamin loupe quasiment toutes les séances d'apprentissage de la lecture, et comme il ne savait déjà pas grand chose côté alphabet, tenue de crayon et trucs essentiels que les enfants de gens ordinaires apprennent en fréquentant la Maternelle, "le petit Kamel", comme elle l'appelle, est le dernier de la caravane.

Mais l'essentiel n'est pas là, non madame. A l'école, on n'est pas objectifs, on pense qu'il est indispensable de venir et d'apprendre à lire et à écrire, à compter et à réfléchir, à respecter les autres et les règles, on n'est trop pas tendance, j'avoue. Ce qui est hype, c'est de laisser ton gamin de 6 ans jouer avec sa console jusqu'à 1h du matin au moins, d'aller le réveiller pour qu'il vienne dormir avec toi et de le nourrir de façon à ce qu'il ressemble à une statuette de bouddha. Et puis, de toutes façons, ce n'est pas grave s'il manque la classe, parce qu'il apprend vite, "il est super intelligent, des fois il dit même des mots que je comprends pas!" nous a-t-elle dit en réunion. Tu m'étonnes ...

Mais bon, moi et mon look, nous ne pouvons pas comprendre. Elle, qui a une collection de lunettes de soleil impressionnante, lunettes à porter par tout temps évidemment et même en intérieur (attends, t'es Kim Kardachier ou pas?), elle fait vraiment tout pour son fils. L'autre jour, quand elle est venue le chercher, elle portait une paire de lunettes tellement grandes, on aurait dit un pare-brise. Je me demande d'ailleurs si j'ai pas vu un gars à côté, prêt à se jeter sur elle pour lui saloper ses carreaux à la raclette, tellement ils étaient disproportionnés.