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makarotte.com

Ecole, rire et râleries.

Elle négociait comme Korben Dallas

Publié le 27 Janvier 2015 par KRo

Hier soir nous avons eu la suite de notre formation commencée la semaine dernière. Et il est vrai que moi, quand on m'a couru sur le haricot pendant déjà 2h me privant en plus d'aller au sport, je suis pas zen, zen, hein.

Bref quand ça a commencé je n'étais pas prête à accueillir le discours de Mme Pincenez sous les meilleurs auspices, je l'avoue. En même temps, elle non plus n'est pas la grande prêtresse du bien-être, la semaine dernière, on avait accueilli tout le monde dans l'école avec galette et cidre, c'était "juste un morceau de sucre qui aide la médecine à couler, ça vous rend la vie plus belle" et elle avait dit : "Je ne suis pas contre la convivialité mais comment vous comptez faire?", comme si on ne pouvait pas manger une part de galette et boire un verre de cidre en l'écoutant parler. C'était pas des tacos pleins de sauce à manger pendant un concours de limbo que je sache!

Mais tout de même, c'est pas bizarre comme phrase ça? "Je ne suis pas contre la convivialité", elle doit vraiment se marrer dans la vie elle, c'est certain, elle fait partie de ces êtres étranges qui rigolent quand ils se brûlent.

Toujours est-il que la dame a ouvert les hostilités en disant une connerie énorme sur le contenu des règlements intérieurs des écoles et sur les conseils d'école et que ça m'a saoulé, alors c'est certain, je n'ai pas été aimable. Etant la seule directrice en fonction présente, je devais sans doute être la seule de la salle à avoir déjà lu en entier le règlement type départemental plusieurs fois et de plus, visiblement la dame n'avait pas plus de connaissance de celui-ci que du fonctionnement d'un conseil d'école alors ça m'a gonflé qu'au lieu de passer sur le sujet pour avancer sur la formation, elle insiste sur le fait qu'elle savait ce qu'elle disait parce qu' "elle l'avait déjà vu dans certaines écoles".

Nan, nan, nan, nan, nan, tu me dis pas ça, nan ça m'énerve ce genre de réponse. Quand tu dis une connerie, tu émets au moins un doute, tu te la joues pas "je coinche", nan, ça m'énerve.

En plus dans les écoles y'a plein d'habitudes, parfois mêmes complètement débiles, qui sont prises comme des normes alors sa phrase là, c'était pas possible. Mon mari, il dit que mon problème c'est que je n'arrive pas à me faire à la connerie ordinaire, et il a raison, dans ces cas là, c'est plus fort que moi, je ne peux pas lâcher l'affaire, dans ces cas là, je suis comme Korben Dallas, j'ai un sens de la négociation très particulier.

Alors voilà, j'ai été super agressive et je suis donc passée pour la grosse méchante brute.

Punaise, c'est chiant, mais comment ils font les gens pour arriver à se dire "Elle dit un truc complètement débile ou archi faux mais je vais faire comme si je n'avais rien entendu et laisser pisser." Comment ils font? Moi dans ma tête y'a une petite voix qui dit "Ok, là tu laisses pisser, laisse pisser, va pas monter au créneau, oh punaise, elle insiste, elle remet ça, elle en rajoute, bon, bon ben je vais lui dire, je vais lui dire parce que sinon elle va continuer à nous bourrer le mou avec des conneries, toute fière de nous enfumer comme une ruche, elle va continuer à nous faire chier avec sa formation merdique, elle va continuer à nous faire bouffer de la merde et elle continuera à faire bouffer de la merde à tout plein d'autres enseignants en demande de formation et en plus elle sera contente d'elle, ah non, là c'en est trop, faut lui mettre le nez dans son assiette pour qu'elle voit le problème de plus près!". Et c'est à ce moment là que je déploie mes talents spécifiques de négociation.

Moi en fait, ça me rend dingue ce genre de situation, vraiment, je suis un vrai pitbull, c'est affreux, je ne peux pas lâcher le morceau sinon qu'en affichant toute l'étendue de mon mépris sur mon avenant visage, mais d'un autre côté, je me sens comme investie d'une mission salvatrice, ça me galvanise. Je me dis qu'il faut bien que quelqu'un s'y colle.

Le seul véritable problème dans tout ça c'est que j'ai des collègues qui n'aiment pas quand je me transforme en loup-garou en leur présence, ça les met mal à l'aise alors c'est sans doute qu'il faut que je bosse un peu le sujet, je suppose, c'est que je ne dois pas être toujours du bon côté de la force.
Fait chier! je me demande si je ne suis pas un peu addict à ce genre de montée d'adrénaline en fait, oh la la, ça à l'air d'être grave ça docteur.

Si ça continue, sur ma tombe on pourra lire : "Elle négociait comme Korben Dallas." et "Mais elle chialait aussi dès qu'elle était émue (cela dit c'est toujours mieux que de vomir)." mais ça c'est une autre histoire.

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C'était vraiment très intéressant

Publié le 19 Janvier 2015 par KRo

Formation, 2 h en fin de journée, j'en attends beaucoup, on est censés parler de la gestion des élèves perturbateurs, ça me parle.

Ça commence bien, la formatrice passe déjà 5 min à expliquer qu'en fait ce n'est pas sa spécialité, qu'elle elle s'occupe plutôt des élèves en situation de handicap.

Ensuite elle nous demande d'écrire sur des feuilles des phrases qui donnent des exemples de comportements perturbateurs d'élèves. Bon. Puis elle nous dit que par groupe on va se concerter pour indiquer si on est d'accord ou non avec les affirmations qui nous seront redistribuées. Moi je trouve assez laid de donner son avis sur ce qui peut perturber un collègue en décidant si oui ou non il a bien raison d'être perturbé par cela. J'estime que même si ce collègue est un connard, si ça le perturbe dans sa classe, il serait plus efficace d'essayer de trouver une façon de régler le problème ou au moins de le gérer d'une façon qui lui convienne mieux plutôt que de signifier qu'on trouve ou non acceptable qu'il en soit perturbé, mais bon,la dame elle trouve que dire qu'on est ou pas d'accord ce n'est pas émettre un jugement. Ah! ben alors comment on ferait si on devait en émettre un? Je ne vois pas la différence mais je ferme ma gueule, ça y est c'est bon, je viens de comprendre qu'on apprendrait rien.

Après avoir fait notre petit classement, qui au final montre qu'on est en gros d'accord avec tous les exemples des collègues (on a bien fait de passer une demi-heure à se le dire, ça valait vraiment le coup), on passe encore un moment à le présenter aux autres groupes, ben oui, là encore, tellement intéressant, on ne va pas faire l'impasse sur ça.

Et ensuite, au moment où on se dit que peut-être on va enfin apprendre deux ou trois trucs à essayer pour tenter de faire face en cas de situation délicate, elle commence à nous expliquer que les gosses perturbateurs sont en fait en manque de confiance en eux, qu'ils se comportent ainsi pour essayer de s'affirmer et que c'est la seule façon qu'ils ont trouvé d'exprimer leur mal-être face à leurs difficultés! NAN! C'EST PAS VRAI, C'EST DINGUE! LA REVELATION! Dire que moi je croyais que les gosses en question ils étaient possédés! Mais alors il faut que je range mon crucifix et cesse de porter un collier en gousses d'ail! Punaise, déjà 1h20 de formation et c'est ça qu'on me dit, ben dis donc, j'ai bien fait d'insister pour avoir cette formation, suis ravie.

Voilà, voilà, et puis pour nous donner envie de revenir en deuxième semaine, elle nous a dit qu'il ne fallait pas demander aux élèves de respecter des règles qu'on ne respecte pas soi-même. Moi il me semble qu'il y a une différence entre donner l'exemple, ce qui me semble être effectivement une bonne chose, et considérer que nous devons être sur un pied d'égalité mais apparemment j'ai tort. Donc à présent, le jour où je décide au dernier moment de faire géographie plutôt qu'histoire de 14h à 15h, parce que ça m'arrange, ben faudra que je demande la permission aux élèves sans doute. Non parce que moi en classe, quand un gosse me dit qu'il a pas envie de faire un exercice, je lui réponds que je ne lui demande pas son avis, que c'est moi qui décide ce qu'il doit faire pendant cette séance en fonction des programmes établis voire même que s'il n'est pas content, il commence par faire les études qu'il faut, passer les concours, devenir inspecteur puis alors il viendra me dire si oui ou non il trouve que l'exercice que je lui demande de faire a ou non du sens. Mais si je comprends bien, cela est déplacé. Du coup, la prochaine fois que j'ai envie de foutre une baigne à un môme, ben je le ferai, et après avoir été forcée de m'excuser, je serai punie de récré ... Ah l'égalité ça ne fonctionne que dans un sens? En fait, y'a pas de statut qui tienne, les élèves sont les égaux des enseignants et les enseignants sont les égaux de ... ben de personne, ils ne doivent pas rendre des comptes qu'à leur hiérarchie, ils doivent en rendre aux parents, aux élèves, aux passants qui passent, à la crémière et à tout un tas de connards qu'on connaît même pas aussi sans doute. Ah c'est sûr je pense qu'on est bien partis pour se faire respecter des élèves perturbateurs, je crois que très clairement, c'est la bonne voie pour leur montrer que les règles s'appliquent à eux comme aux autres élèves et que c'est parce qu'ils seront capables de respecter ces règles qu'on les considérera mieux.

J'ai dû mal comprendre. Allez, bouge de là.

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Confinement

Publié le 9 Janvier 2015 par KRo

"- Allô, bonjour madame, madame Vador à l'appareil, la directrice de l'école élémentaire Jeanne Deroin.

- Bonjour.

- Je vous appelle pour vous signaler qu'il y a une prise d'otage dans un magasin du quartier, donc un dangereux criminel retient des gens qui faisaient juste leurs courses et qui vont peut-être mourir aujourd'hui et par conséquent en attendant que cet abruti de fanatique soit maîtrisé, l'école a été contrainte au confinement, histoire que les enfants ne soient ni ciblés ni touchés par une balle perdue.

- Ah mais c'est horrible, j'arrive dès que je peux.

- Ah ben non madame, vous ne pourrez pas, le quartier est bouclé, la circulation est arrêtée quel que soit le moyen de transport et vous ne pourrez pas accéder à l'école même en pas chassés hop hop coulés le long des murs. On s'occupe des enfants en essayant de les effrayer le moins possible et si comme chaque français aujourd'hui vous vous intéressez aux informations, vous saurez à quel moment vous pourrez venir chercher votre enfant.

- Oh la la mais c'est hyper paniquant!

- Oui c'est pour ça que je vous appelais, madame, vous savez que vous pouvez compter sur moi pour ce genre de service. Je vous rappelle dans 1 heure ou 2 pour vous crier un "AAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHH" de panique totale dans l'oreille mais là je vais devoir raccrocher parce qu'il faut que je pourrisse la journée d'encore environ 580 parents en les appelant pour leur foutre bien les boules pendant au moins les 6 prochaines heures alors que ni eux ni nous ne pouvons rien faire d'autre qu'attendre le feu vert des autorités pour reprendre le cours de nos vies. Et puis ça tombe bien, un jour comme aujourd'hui, je n'ai rien d'autre à faire.

- Ah d'accord, merci d'avoir appelé!

- Mais ne me remerciez pas madame, c'est bien normal, c'est notre service palace. Et comme vous avez donné plus de 10 euros de participation à la coopérative scolaire en septembre, je vous propose également de vous rappeler en pleurs dans l'après-midi pour vous expliquer que pour le repas on a proposé aux enfants de partager leurs goûters. On fait comme ça? Allez, et surtout profitez bien de cette journée de merde!"

Voilà je suppose que c'est ce que le journaliste d'Inter que j'ai entendu ce soir au journal de 18h devait avoir envie que les directeurs des écoles concernées par le confinement d'aujourd'hui disent aux parents. Franchement ... et pourtant j'aime France Inter hein, mais là, le gars il s'étonnait que le directeur n'ait pas appelé les parents pour les prévenir. Il est con comme son slip ce type ou quoi? Il a réfléchi 2 secondes à ce qu'il disait? On va dire que non hein, on va dire que comme beaucoup il était dans le flux de l'info en continue qui meuble en disant des conneries ou brode tellement autour du sujet que des journalistes arrivent à présenter des interviews de gens qui disent qu'ils n'ont rien à dire parce qu'ils ne sont au courant de rien. Si, si, je l'ai vu ça ce soir à la télé et je ne mens pas, je l'ai dit et répété, je ne mens jamais sur ce blog!

Il m'a énervé lui, c'est un ordre de CONFINEMENT mon gars, tu sais le truc pour lequel les consignes sont : "N’allez pas vers les lieux du sinistre. Vous iriez au devant du danger; Écoutez la radio et respectez les consignes des autorités qui vous y sont données. N’allez pas chercher votre enfant à l’école pour ne pas l'exposer ni vous exposer. Un plan de mise en sûreté des élèves a été prévu dans l'école. Les enseignants connaissent les consignes à observer. Ne téléphonez pas, n'encombrez pas les réseaux. Recevez avec prudence les informations souvent parcellaires ou subjectives n’émanant pas des autorités."
Tu crois que ces consignes on les distribue parce qu'on ne peut pas saquer les arbres ou quoi? A priori c'est plus parce qu'en cas de grosse merde comme, par exemple, en cas de connard forcené qui menace de tuer des gens, ben les parents se rappelleront de 2 ou 3 trucs et que chacun saura ce qu'il doit faire pour que cela se passe au mieux.
Que les parents qui parviennent à venir chercher leur gamin à l'école à l'heure normale disent "On n'a pas été prévenus!" en découvrant qu'ils doivent attendre, je peux le comprendre, ils sont angoissés, mais que le journaliste ne se pose pas de question et sous-entende, au minimum, un dysfonctionnement? Ça gave!

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