Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
makarotte.com

Ecole, rire et râleries.

Retrouvez-moi dans un livre

Publié le 28 Janvier 2017 par KRo

Petite pub, j'ai transformé mes articles de 2013 à 2016 en livre, ebook ou vrai livre papier de 344 pages quand même. Si ça vous dit, vous le trouverez ici : https://www.blookup.com/fr/blookshop/blook/makarottecom-20405/

Offrez-le-vous messieurs pour lire dans les toilettes, offrez-le-vous mesdames, pour rire dans les transports en commun, et parlez-en à vos amis !

Merci.

Lire la suite

Jusqu'ici tout va bien.

Publié le 28 Janvier 2017 par KRo

Jeudi matin je suis arrivée à l'école de plutôt bonne humeur. Selon mon agenda, j'avais juste un rendez-vous à 15h avec la fucking-everyday-late mère de Paco, cela voulait donc dire que j'allais avoir du temps pour les travaux qui demandent du calme et de la réflexion tout le restant de la journée. En langage de mes collègues, ça signifie du temps pour ranger la salle des maîtres, aller mettre les cartons qui traînent au recyclage, faire cuire des gâteaux, faire le café, me faire les ongles, jouer au babyfoot, fumer des joints et me jeter contre les murs, payée à rien foutre quoi. Mais évidemment il n'en a pas été ainsi.

Moi je pensais qu'avec un début de semaine pareil, la journée ne pouvait être que meilleure ... Erreur! on ne peut savoir quand on a vraiment touché le fond que lorsqu'on s'y cogne, les jours précédents je n'avais fait que boire la tasse.

Je gère les petits contretemps du matin, répartition des élèves d'une collègue absente, changement de classe de Nassim qui exécute la danse frénétique du doigt d'honneur, tout ça, tout ça et j'envoie les affaires courantes, bref, vers les 10h30 à peu près, je suis prête à attaquer les dossiers en cours. 

Et là, frappe à ma porte une élève de Thérèse Lafaille qui vient me chercher parce qu'Anton, le fils de Mme Jeanmarie de l'article "Nounou et Boubou", s'est barré de la classe. Anton qui depuis plusieurs semaines s'est mis à tellement haïr tout le monde (tiens, comme c'est étrange lui qui a été élevé dans le respect et la tolérance) qu'il ne supporte plus rien. Tout est nul, le gamin devant lui le dérange, celui derrière aussi, celui de gauche ET celui de droite (pourtant celui-là pourrait trouver grâce à ses yeux non? Non! Extrêmement pas assez à sa droite), les exercices qu'on lui propose sont nuls, les activités sont nulles, les animateurs du CLAE sont nuls, la maîtresse est nulle (bon ça c'est vrai, mais c'est pas une raison pour succomber à la mode de cette année chez les CM1 qui consiste à sortir de la classe et se planquer quelque part dans l'école, voire à s'enfermer dans les toilettes façon Miguel touch! cf article précédent.).

J'y vais.
J'avoue, je ne suis pas dans la précipitation parce que ce n'est pas la première fois. L'autre jour déjà, j'ai marché derrière lui jusqu'aux locaux de la Maternelle, puis je l'ai suivi jusqu'à l'étage et suivi encore lorsqu'il redescendait vers la cour et quand j'ai fini par presser le pas parce que dehors il faisait froid, que je n'avais pas mon manteau et que j'estimais que 3 minutes à marcher derrière lui en lui demandant calmement de s'arrêter pour me dire ce qui le contrariait ça suffisait et que je l'ai attrapé par la manche, il a commencé à râler parce que je le traitais "comme un chien". Alors oui, je sais, il ne faut pas toucher les enfants sauf s'ils se mettent en danger ou s'ils mettent en danger les autres mais franchement, s'ils nous brisent les roubignoles on ne peut pas considérer cela comme une mise en danger? Sans déconner, je suis censée le suivre sur combien de kilomètres si monsieur ne daigne pas m'écouter? Non parce que sinon, moi je veux qu'on me fournisse un fusil à seringues hypodermiques hein, là hop, personne n'est blessé, personne ne risque plus de faire de mal à personne et on est tranquille pendant un moment. Enfin, faudrait m'apprendre à tirer quand même parce que sinon je risque tout de même de faire quelques dégâts.

Et je suis d'autant moins pressée que Thérèse me court sur le haricot et qu'en plus on a décidé en conseil des maîtres que pour ce genre de cas on devait faire appel à nos médiateurs en service civique, encore une décision pour l'aider qu'elle ne prend pas en compte,donc j'y vais, mais pas en sautillant (ce qui, comme dit mon fils, 1) est une manière sportive de se déplacer, 2) permet d'aller plus vite et 3) fait toujours plaisir, parce que lorsqu'on se déplace en sautillant, ça rend heureux! Essayez, vous verrez, vous m'en direz des nouvelles!). 

Je finis par retrouver Anton et il me suit jusqu'à sa classe, envoûté par la Force avec laquelle mon corps fait corps, je n'ai même pas besoin de le toucher. Bon mais arrivés en classe évidemment, le sort s'évanouit, trop de mauvaises ondes dans cette classe, et il se plante devant le tableau. Palabres, sermons et gros yeux, Anton se dirige vers sa table. Mais il n'a pas fini de nous faire suer évidemment, il tourne sa chaise et s'asseoit dos à la classe, puis comme ça ne suffit pas, il met les pieds au mur. Avec Thérèse on y va et re palabres et re sermons et vas-y que je te soulève avec ta chaise pour te remettre à l'endroit (oui c'est moi Mister T, j'ai même les bijoux en or), moi j'ai tout donné de mon calme désenchanté et je suis à deux doigts de tenter la choré de Mylène Farmer pour faire diversion et rigoler un peu ("Je n'ai trouvé de repos, que dans l'indifférence, pourtant, je voudrais retrouver l'innocence, mais rien n'a de sens, et rien ne va .… Tout est chaos oh oh, à côté, tous mes idéaux, des mots abîmés. Je cherche une âme qui pourra m'aider, je suis d'une génération désenchantée, désenchantée"). La classe de Thérèse ne peut plus bosser. Tout cela est vain, je décide de m'en aller à mon tour et d'aller chercher la conseillère pédagogique qui est en visite dans une autre classe.

J'y vais, on discute de ça et d'autres sujets et puis finalement je remonte seule pour voir où on en est. Arrivée sur le pas de la porte, je vois Anton, à l'autre bout de la classe debout un genou sur sa chaise, le lui fais remarquer, et bien évidemment avec son air vicelard, il me dit qu'il n'est pas le seul, ce qui est vrai mais comme il dit toujours ça, je lui réponds que je suis montée pour lui, que cela commence à bien faire pour aujourd'hui et qu'il ferait mieux de faire en sorte de se comporter correctement et de respecter les règles établies avant de vouloir que tout le monde se plie à ses désirs. Les autres s'asseoient.

Et lui, en quelques secondes, se tourne, ouvre la fenêtre, monte sur sa chaise et enjambe. PUNAISE! Il a décidé de passer par la fenêtre du 1er étage!

Moi j'étais à l'autre bout de la pièce, sur le coup je n'ai pas bondi parce que je n'y ai pas cru, j'ai tout d'abord pensé à la fois à une énième provocation de sa part et au fait que ce qui se déroulait devant mes yeux faisait partie des choses qui figurent dans le grand sac des trucs qui n'arrivent pas en vrai dans ta vie mais dans celle d'autres gens, loin ailleurs. Ensuite, le temps que je démarre, il a fallu que j'évite les tables, bref, heureusement que Thérèse était, elle, plus proche parce que c'est elle qui l'a rattrapée par le pantalon. Sans elle, ce con d'Anton se serait au mieux brisé un membre en atterrissant un étage plus bas. Moi j'ai été nulle. Sidérée. Ah ça je n'ai pas crié comme Thérèse, je suis restée calme, calme, même pas la moindre lueur d'énervement au fond de moi, comme dans les profondeurs du grand bleu, mais je n'ai servi à rien.
J'ai juste récupéré Anton par le poignet et je suis sortie laissant la classe dans un grand OUF entre peur et soulagement. Et flanquée d'Anton en pleurs (qui ne voulait pas attenter à son intégrité mais s'échapper une fois de plus en utilisant cette fois la sortie la plus proche), j'ai géré l'après (inspection, conseillère péda, re inspection, médecin scolaire, psy, re inspection, parents, service santé des élèves, etc ...).

C'est dingue, ça s'est passé devant mes yeux et je n'y crois toujours pas!

Heureusement dans tout ce merdier, l'après-midi la maman de Paco m'a posé un lapin et m'a appelé exactement 24 minutes après l'heure de notre rendez-vous pour me dire "Ouais, on devait se voir là mais je suis prise par le boulot, donc faudrait faire ça plus tard." Pas une excuse, pas le moindre sentiment d'inconvenance, toute en grossièreté banale, ça m'a fait du bien de reprendre contact avec la réalité.

Lire la suite

I've got stamina

Publié le 25 Janvier 2017 par KRo

La première fois que j'ai vu le clip de Sia pour sa chanson "The greatest" (si jamais vous jetez un œil  pour comprendre de quoi je parle, pas de panique la musique ne commence qu'au bout d'une minute environ, pas le peine de s'énerver sur son PC), je me suis dit : Ok toute le monde danse bien, mais quel est le rapport? La nana elle te chante qu'elle a de l'endurance et qu'elle ne va pas lâcher l'affaire mais quel est le rapport avec ces gamins qui ont l'air à la foi hagards et survoltés? En ce début de semaine, j'ai compris : ce clip a été tourné dans ma tête. C'est exactement ça qui se passe parfois dans ma tête quand c'est le bordel à l'école. Courir, hurler, avoir les yeux écarquillés, arpenter les couloirs comme une machine de guerre, sauter dans tous les sens, en plus y'a des enfants partout, t'es gentille avec celui-là, rassurante avec l'autre et puis tu gueules sur un autre encore, y'en a partout, ça ne s'arrête jamais et l'idée c'est d'arriver à faire face ... MAIS, si je puis me permettre, vous remarquerez que dans ma tête, tout le monde garde le rythme (l'essentiel, en somme, tout le reste peut s'écrouler si on garde la cadence il me semble), on garde vaguement la classe quand même.

Pour étayer cela un petit aperçu de ces derniers jours : 

LUNDI : Deux collègues sont absentes, la grippe fait des ravages aussi chez ces fainéants d'enseignants qui côtoient chaque jours des dizaines de nez qui coulent et de gorges qui crachent, ainsi que chez leurs enfants, parce qu'ils se reproduisent en plus. Je fais l'appel d'une des classes dans le couloir pour gagner du temps et répartis les élèves dans les différentes classes, je retourne dans la mienne. J'installe mes élèves. Je vais ouvrir aux fucking bastards de retardataires. Je démarre, j'ai déjà dit 3 fois à Augustin de se rasseoir, à Florian de se taire, à Amine d'enlever son bonnet, et à Diego de cesser de rouler des pelles à sa règle, que Mme Cédepé se pointe pour me dire qu'un des élèves que je lui ai envoyés n'est pas arrivé. Je laisse mes fauves tous seuls pour retrouver Miguel, élève de CM1 coutumier du je-me-barre jusque dans la rue, je-me-planque, je-fais-chier tout le monde y compris mes parents alors qu'a priori il n'y a aucune raison pour cela (pas de problème scolaire et une famille tout ce qu'il y a de plus classique). Avec l'aide d'une AVS, du gars en service civique et d'une animatrice qui est dans les locaux, on passe 10 minutes à le chercher dans tous les recoins. Le gosse était dans les toilettes de l'étage, je le fais redescendre vite, vite, vite, une main sur l'épaule et l'autre qui attrape son cartable, en avant ... fait suer mais ce n'est pas grave, comme le dit Sia : "Oh! Oh! I've got stamina!".

Au passage, je croise Gustavo et son AVS, il vient d'être écarté de sa classe de CE1 pour se calmer parce qu'il a commencé sa journée en insultant tout le monde et ce, bien sûr, à base d'un chapelet de mots grossiers. Le gosse est possédé, alors comme on n'a pas de crucifix dans notre école laïque et qu'on est à cours de gousse d'ail, la maîtresse fait la seule chose qu'elle peut faire : l'isoler, sous la vigilance de l'AVS. Celle-ci s'est déjà fait frapper, la pauvre, elle charge. Moi, j'ai déjà eu ma dose de chieur et je pense qu'un suppôt le lundi avant même 9h10 c'est trop, alors on appelle la maman pour qu'elle récupère sa progéniture. Celle-ci bien entendu, quand elle arrivera, se permettra de parler pendant plus d'un quart d'heure avec la maîtresse puisque si son fils ne peut pas être en classe, il est bien normal qu'aucun autre enfant ne puisse avoir classe.

Sur ces entrefaites, je retourne en classe, et, je ne peux pas les en blâmer, ils sont tous en train de parler et de s'agiter. Je constate également qu'après ce démarrage manqué de la journée, je ne pourrai plus récupérer Florian. Tel un astronaute dont le cordon s'est détaché lors d'une sortie en dehors de la navette, Florian flotte vers l'infini et au delà, secoué de soubresauts. Et oui, avec des gamins comme ça, tu rates ton cadrage de début de journée et c'est mort au moins pour la matinée. 

La journée a continué comme elle avait commencé, par exemple Nassim dans l'autre classe de CE1, qui s'est, contre toute attente, finalement lassé en ce début d'année de ses magnifiques étrons en pâte à modeler, a recommencé à empêcher la classe de travailler (faut dire que pour arranger son problème, son père a décidé d'aller souffler un peu au Maroc laissant Nassim et ses frangin-frangines, seuls avec maman qui a une autonomie de palourde avariée et un QI bulot (ou peut-être un peu moins, je m'avance il faut l'avouer)). Et dans la classe de Thérèse Lafaille, tout est parti en live, comme tous les jours ... moi j'ai tiré la sonnette d'alarme au dessus, j'ai fait tout ce que je pouvais faire, maintenant y'a plus qu'a encaisser hein, à essayer de récupérer les mômes autant que faire se peut et à espérer qu'elle jettera l'éponge avant moi. Mais ... "Oh! Oh! I've got stamina!"

MARDI : La journée a commencé par une prise de tête avec la maman de Paco, encore en retard, 4 fois en moins de 4 semaines, en moins de 3 même puisque lui aussi a eu la grippe. Il a fallu appeler l'inspecteur, encore et encore. Et la journée de classe s'est finie avec 3 gamins pénibles d'autres classes déposés en consigne au fond de la mienne le temps qu'ils reprennent forme humaine. Entre temps bien entendu, Augustin a trépigné debout pendant 17 minutes tout en tournant et en se tenant le zgeg parce qu'il avait envie d'aller aux toilettes, Florian n'a rien fait à part dessiner des personnages de manga et jouer à s'ébouriffer la tête à distance avec Augustin pendant plusieurs fois 3 minutes (temps au delà duquel j'ai du mal à faire comme si je n'avais pas remarqué), Diego a léché et reléché sa règle puis fait des lunettes avec ses ciseaux et un nez, un bec? une bi..? avec son gros feutre ardoise coincé au milieu (un masque de Groucho Marx, peut-être?) et Amine ayant tout donné le matin parce qu'il avait son AVS, a bien glandé toute l'après-midi. Après 16h30,  j'ai appris qu'on allait fermer une classe à la rentrée prochaine et qu'on ne devrait pas ouvrir l'ULIS prévue parce que sinon ça faisait remonter le nombre d'élèves au dessus de la limite de fermeture. Beurk! Allez, "Don't give up, I won't give up, Don't give up, no no no!".

CE MATIN : pas de lapin qui a buté un chasseur mais un type, en retard, qui a sonné 1500 fois en 5 minutes, le temps que je fasse rentrer ma classe et commence à les poser, puis à l'aide d'une branche a appuyé à distance sur le bouton d'ouverture du portail. Quand je suis sortie et que j'ai dit "Mais qu'est-ce que vous faites monsieur?", il a tellement hurlé que j'ai su que l'hystérie n'était pas du tout un caractère uniquement féminin. Le pauvre avait sonné "pendant une demi-heure" alors qu'il avait un rendez-vous chez le docteur (c'est chouette de pouvoir observer si souvent l'inconséquence des gens tout de même et de pouvoir constater à quel point ils ne sentent pas du tout responsables de leur actes). Et je n'ai même pas vraiment pu lui faire remarquer que le panneau de l'entrée lui disait de sonner et d'attendre ni même qu'il était normal que je m'occupe en priorité des élèves, j'ai à peine tenté de commencer 2 phrases qu'il a continué de gueuler et après avoir dit " Vous ne voulez pas scolariser ma fille, vient Léa on s'en va!", il a récupéré sa môme éberluée et est reparti. Intéressant non, le concept : il s'acharne sur la sonnette (ce qui ne m'aide pas à faire rentrer mes élèves de façon posée en classe), entre dans une école par effraction, hurle à faire peur à mes élèves (que j'ai mis 20 minutes à calmer ensuite) et à sa fille et repart avec elle. Pas con lui eh?

Et puis après il y a eu les parents qui sont venus pour un rendez-vous avec la psy mais elle n'était pas là donc il a fallu téléphoner et en fait ce n'était pas aujourd'hui. Et puis les parents qui sont venus chercher un gamin parce qu'il y avait un problème dans la famille et il a fallu les accueillir et aussi les guider dans l'école parce qu'ils sont nouveaux et puis il y a eu les gars des services techniques qui sont passés mais n'avaient pas les clefs du préfabriqué et puis bien entendu il a fallu appeler l'inspecteur pour l'incident du matin et ça a également été le défilé au portail et le téléphone qui sonne et re-sonne. Autant vous dire que jusqu'à la récré, les gamins de ma classe étaient bien excités et même après la récréation, je n'ai pas pu empêcher Augustin et Florian de jouer aux tambours du Bronx pendant qu'on était au gymnase. Mais ailleurs alors? Et bien Gustavo a insulté tout le monde et proposé d'enculer la maîtresse devant toute la classe de CE1 (Ooooh ben noooon) puis il l'a giflée alors qu'elle essayait de le porter pour le sortir de la pièce après bien sûr avoir balancer quelques coups de pieds. Allez, "Don't give up, I won't give up, Don't give up, no no no!".  

Lire la suite

Heureux dénouement?

Publié le 4 Janvier 2017 par KRo

Pour démarrer cette année, une petite mais néanmoins géniale histoire que ma copine et également collègue Sophie m'a racontée dernièrement.

L'histoire a lieu le jour de la rentrée, en septembre. Pour bien se remettre dans le contexte de septembre dernier, l'évocation d'au minimum un message par jour (mais c'était plutôt 2 ou 3) concernant l'angoissant et insoluble problème de la sécurité anti-intrusion dans les écoles, envoyé chaque jour aux directeurs et directrices pendant la semaine de pré-rentrée devrait déjà vous tracer les grandes lignes du tableau. Pour le reste de l'ambiance, les événements et les médias s'étant bien chargés de faire monter le stress autour de la sécurité, je pense que vous tous pouvez vous rappeler à présent que le 1er septembre nous, les enseignants, nous étions un peu embêtés pour gérer les entrées dans l'école dans le cadre de Vigipirate Cramoisi moisi sachant qu'il faut tout de même avoir l'air détendu et accueillant pour les enfants mais tout en étant vigilant par rapport à l'entrée des parents dont on ne connaît pas la tête, notamment pour les CP.

Bref quitte à être aussi à l'aise, autant apprendre à faire du monocycle avec une plume dans le derch tout en récitant les nouveaux programmes avec un air inspiré.

Et donc, dans ce contexte, dans une école parisienne, un monsieur est entré en ayant l'air d'accompagner une mère et son fils de CP et s'est mêlé au flot de parents. Puis quand tout le monde a été entré en classe, la directrice l'a retrouvé zonant dans l'école. Après sans doute un bon petit coup de flip, se demandant quels repérages il avait bien pu effectuer ou quelle autre bizarrerie qui tue tout le monde, il avait bien pu préparer, elle l'a raccompagné vers la sortie ("Cher monsieur, la sortie est par là et surtout n'oubliez pas votre ceinture d'explosifs, on ne saurait qu'en faire, je vous assure!"). Après cela, évidemment, elle a appelé les policiers pour leur faire part de ses inquiétudes et plus tard dans la journée, elle a été tenue au courant du fait que cet individu avait également procédé de la même façon dans une école voisine. Vous le sentez là, le stress qui a dû monter à ce moment là au sein des équipes dans les écoles concernées?

Et puis finalement, les policiers l'ont rappelée pour lui donner de nouvelles informations sur l'individu qui était tout de même bien connu des services de police et avait été clairement identifié. Et la directrice a pu rapporter les paroles de son interlocuteur à son équipe afin de leur annoncer l'heureux dénouement de la situation : "Tout va bien... c'est un pédophile!"

Elle est pas belle la vie?

Lire la suite