Pour démarrer cette année, une petite mais néanmoins géniale histoire que ma copine et également collègue Sophie m'a racontée dernièrement.
L'histoire a lieu le jour de la rentrée, en septembre. Pour bien se remettre dans le contexte de septembre dernier, l'évocation d'au minimum un message par jour (mais c'était plutôt 2 ou 3) concernant l'angoissant et insoluble problème de la sécurité anti-intrusion dans les écoles, envoyé chaque jour aux directeurs et directrices pendant la semaine de pré-rentrée devrait déjà vous tracer les grandes lignes du tableau. Pour le reste de l'ambiance, les événements et les médias s'étant bien chargés de faire monter le stress autour de la sécurité, je pense que vous tous pouvez vous rappeler à présent que le 1er septembre nous, les enseignants, nous étions un peu embêtés pour gérer les entrées dans l'école dans le cadre de Vigipirate Cramoisi moisi sachant qu'il faut tout de même avoir l'air détendu et accueillant pour les enfants mais tout en étant vigilant par rapport à l'entrée des parents dont on ne connaît pas la tête, notamment pour les CP.
Bref quitte à être aussi à l'aise, autant apprendre à faire du monocycle avec une plume dans le derch tout en récitant les nouveaux programmes avec un air inspiré.
Et donc, dans ce contexte, dans une école parisienne, un monsieur est entré en ayant l'air d'accompagner une mère et son fils de CP et s'est mêlé au flot de parents. Puis quand tout le monde a été entré en classe, la directrice l'a retrouvé zonant dans l'école. Après sans doute un bon petit coup de flip, se demandant quels repérages il avait bien pu effectuer ou quelle autre bizarrerie qui tue tout le monde, il avait bien pu préparer, elle l'a raccompagné vers la sortie ("Cher monsieur, la sortie est par là et surtout n'oubliez pas votre ceinture d'explosifs, on ne saurait qu'en faire, je vous assure!"). Après cela, évidemment, elle a appelé les policiers pour leur faire part de ses inquiétudes et plus tard dans la journée, elle a été tenue au courant du fait que cet individu avait également procédé de la même façon dans une école voisine. Vous le sentez là, le stress qui a dû monter à ce moment là au sein des équipes dans les écoles concernées?
Et puis finalement, les policiers l'ont rappelée pour lui donner de nouvelles informations sur l'individu qui était tout de même bien connu des services de police et avait été clairement identifié. Et la directrice a pu rapporter les paroles de son interlocuteur à son équipe afin de leur annoncer l'heureux dénouement de la situation : "Tout va bien... c'est un pédophile!"
Elle est pas belle la vie?
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