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makarotte.com

Ecole, rire et râleries.

Je m'assois dessus.

Publié le 18 Janvier 2018 par KRo

Hier, j'arrive dans la classe ULIS, le visage de ma collègue s'illumine. Il se trouve que j'arrive par hasard juste au bon moment. Dans la pièce attenante, 3 AVS sont en train d'essayer de maîtriser un gamin qui pique une grosse crise et balance coups de pieds et coups de poings alentour quand il n'est pas en train d'essayer de se mordre lui-même.

Je participe à la fête donc. Et à un moment, j'ai fini par m'asseoir dessus. J'ai cru quelques secondes que ça allait débloquer la situation parce que quand j'ai commenté la scène, le gamin a commencé à sourire mais bon, ça n'a pas suffit. Quelques minutes plus tard, j'étais carrément allongée à moitié sur lui à moitié par terre, avec la désagréable impression de participer à une émission intitulée " Vis ma vie de Teddy Riner", sauf que je ne connais pas bien les prises qui immobilisent. Après ça, dans une tentative désespérée d'essayer toutes les méthodes que je connais pour calmer un gamin, on a tenté de le laisser se relever, et là, il a TOUT balancé par terre, les tables, les chaises, les bouquins, les jeux ... avant que je finisse par réussir à l'attraper par le bras et l'emmener jusqu'à mon bureau pour appeler sa mère. Allez savoir pourquoi, après 20 minutes de lutte, il s'est plus ou moins laissé faire. Mystère.

Note pour plus tard : la prochaine fois que lorsque je passe devant la maîtresse, elle me dit " Ahmed franchement ... ras le cul!", alors que les autres élèves ne sont pas loin derrière, déceler qu'il y a un gros problème et aller rapidement enfiler mon déguisement de Karotista, la catcheuse!

 

Ah et sinon aujourd'hui, il a refait une crise, hurlements, porte dans la gueule d'une AVS, coups. Alors rebelotte, appelée à la rescousse, la maison n'a reculé devant aucun sacrifice : je me suis assise dessus. Et cette fois c'est la méthode du je-te-contrains-très-très-fort-physiquement qui a marché après 10 bonnes minutes. Tant mieux, mais quand même, c'est un peu la roulette à chaque fois cette histoire.

Ensuite, je suis retournée à la réunion à laquelle on m'avait arrachée. Pour tout dire, j'étais un peu tendue. Heureusement, ça n'a pas stressé la référente de scolarité. Quand les parents présents ont demandé si, pour leur enfant autiste en attente d'IME depuis 4 ans, intégrer l'ULIS dans l'intervalle pour être plus au calme, serait une bonne idée. Elle, elle a pris note : "Ah oui, oui, ah oui, oui. C'est à vous de voir, oui, oui, vous pouvez en faire la demande, mmh". (Elle fait tout le temps des petits bruits d'acquiescement comme ça "mmh" "mmh" et des "oui, oui" tout doucement. Ça m'insupporte. Moi j'ai envie de faire comme Ahmed dans ces cas-là, lui sauter sur le râble (de lapin) et lui renverser la table sur sa tronche (de marsouin, tin lin lin).)
Moi, à ce moment là, j'ai dit "PLUS AU CALME? Euh, non je ne crois pas, je viens quand même d'être appelée pour maîtriser un enfant au sol!". Elle, ça va, son rythme cardiaque ne s'est pas affolé et puis d'ailleurs après la réunion, elle n'a pas cru nécessaire de me demander de quel enfant il s'agissait alors qu'elle est pourtant sa référente en matière d'intégration scolaire, puisqu'il est reconnu comme handicapé. Non, elle est partie guillerrette en me lançant un "A la semaine prochaine!". Je t'en foutrais moi. Je vais m'asseoir sur toi et on va voir si t'es toujours aussi ravie après!

Alors, demain, quel est le programme? Ah non, demain Ahmed n'est pas là ... il est à l'hôpital de jour.

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2018, quelle est la suite?

Publié le 13 Janvier 2018 par KRo

Et bien après des vacances bien agréables nous sommes rentrés et en notre absence rien n'a changé. 

Retrouvé le collègue stagiaire qui a décidé de se reconvertir à 40 et quelques années mais n'aurait, à mon avis, jamais dû se lancer là-dedans. Nul. Il est nul mais d'une part, il ne semble pas le savoir (oui il pourrait au moins être un peu lucide, en plus il débute donc il pourrait ne pas être au top sans que ce soit étonnant) et d'autre part il se la pète. Le gars déambule dans les couloir façon beau gosse "I'm sexy and I know it", alors qu'il ne fait pas envie du tout, il est chauve mais c'est pas Bruce Willis avec son air mi-goguenard mi-séducteur, pourtant il marche toujours comme si derrière lui il y avait une voiture en flamme qui venait d'exploser tout ça en musique et dans un effet de ralenti bien senti. Et à côté de ça, il se prend la tête sur des détails débiles dont chacun (avec moi en tête) se cogne mais n'a pas commencé la production d'écrit de tout le premier trimestre par exemple, alors qu'il a des CE2, et il a rendu les bulletins avec 3 semaines de retard sur tout le monde, etc ... une catastrophe.

Retrouvée la stagiaire avec laquelle je partage ma classe qui a un poil dans la main. Elle a environ 25 ans et la flemme. C'est dingue ça, débuter sans avoir l'envie de se défoncer un peu, d'apprendre. Non, petite fille gâtée et râleuse. Moi elle ne me fait pas envie non plus elle. J'aimerais bien avoir son âge mais sinon, pour ce qu'elle en fait, c'est de la confiture aux cochons. Hildegarde franchement ... aucun intérêt.

Retrouvée la collègue qui systématiquement lance ses photocopies, se barre et évidemment te laisse le soin de rajouter du papier pour avoir la joie de regarder ses photocopies se faire ... pénible.

Retrouvée Mylène, qui me saoule tellement de paroles qu'il lui faut finir son histoire après la sortie des classes alors qu'elle a commencé à me la raconter à la récréation, sachant qu'elle est banale et inintéressante (l'histoire, mais Mylène aussi en fait). Et puis aussi maintenant, comme elle est enceinte, elle ne veut plus aller dans les couloirs pour faire sortir et rentrer ses élèves, elle ne veut plus monter et descendre les escaliers, elle ne veut plus surveiller les récréations mais bon elle ne veut pas non plus s'arrêter parce que tu vois, elle n'est pas malade (TU VOIS OU PAS? parce qu'elle a parlé beaucoup beaucoup et tout près de toi en agitant ses mains, alors TU VOIS?). Ben je ne sais pas, comme je pense que tu es la première enseignante à qui ça arrive d'être enceinte, faut qu'on réfléchisse. Ah non pardon, t'es la première enseignante aussi chiante à être enceinte, donc faut qu'on réfléchisse. Je déteste les gens qui te disent qu'ils ne veulent pas t'embêter mais te demandent un truc qui va forcément faire suer ... insupportable.

Retrouvés les mystérieux petits êtres invisibles (et oui car ce n'est jamais personne) qui laissent traîner leurs tasses à café sales pendant plusieurs semaines sur la table ou dans l'évier, les assiettes sales, les paquets de gâteaux vides, les sacs plastiques, les blocs de froids semés hors du freezer un peu partout, le matériel de sport mis en vrac dans le placard ... irritant.

Toujours pas retrouvés en revanche, la maîtresse E, pas vue, l'efficacité du maître G, pas encore venu démarrer sa prise en charge auprès des élèves qualifiés de "priorité" début septembre. Bon mais enfin, il est quand même un max occupé à surveiller les hélicos d'un œil pendant que de l'autre il guette le lait dans la casserole, peut pas tout faire. Pas trouvée non plus la patate de la référente de scolarité, vivre avec une tension à 2 n'est donc pas qu'une boutade.

Heureusement, heureusement, y'a les collègues qui font plaisir! 

Celle qui vient remplacer en Maternelle et me raconte sa détresse lorsqu'elle se retrouve à faire la ronde sur "Jean petit qui danse". Oui, quand tu n'es pas fan fan de la Maternelle, "Jean petit qui danse" le vendredi après-midi avec 25 mômes qui ont la morve au nez, ça peut être légèrement pathétique.

Mais le mieux, le mieux, c'est celui qui me raconte comment pendant ses vacances en famille, il a dû s'arrêter sur la bande d'arrêt d'urgence sur l'autoroute pour épancher sa chiasse! Là oui, là je dis merci, merci agent J, j'en ris encore.

Ça, ça me redonne confiance en la vie ... on n'a donc pas encore fini de rigoler!

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A poil

Publié le 17 Décembre 2017 par KRo

L'autre jour, pendant la formation, enfin, la formàrien, une collègue d'une autre école, qui doit toujours la ramener pour raconter comment elle fait des choses étonnantes et incroyablement chouettes (encore une), mais qui dans la réalité est une horrible sorcière qui gueule sur les élèves et est très souvent absente (eh oui ça fatigue de gueuler autant tout le temps), cette collègue donc, s'est insurgée parce qu'elle avait dû renoncer à montrer à ses élèves de CM une expo sous prétexte que les parents allaient gueuler parce qu'il y avait des photos d'un gars à poil qui se lavait dans une rivière.

Et évidemment, la formatrice conseillère pédagogique spécialisée en arts s'est tout de suite emballée : Comment? mais c'est de l'art! Alors comme ça il faudrait qu'on se laisse dicter nos sorties par les parents? Mais l'art c'est la liberté! On ne va quand même pas tout flouter façon David Hamilton.

Alors déjà, la référence à David Hamilton, quand on est censé s'occuper d'enfants, à l'heure actuelle, je la trouve plus que limite mais au delà de ça, ça m'a gonflé. J'suis pas du genre à me laisser dicter mes sorties par les familles et je crois vraiment qu'en préparant bien les élèves, on peut les emmener voir beaucoup de choses, mais franchement ... Franchement, y'a pas assez des milliers d’œuvres artistiques dans le monde pour qu'on se retrouve obligé de montrer de notre plein gré à nos élèves des gens à poil?

OK les artistes ont tout à fait le droit de voir un message ou un objet artistique dans la nudité mais est-ce qu'on est obligé d'apprécier? Je me souviens de ma copine Ludi qui m'avait raconté avoir vu une pièce où des mecs avaient chié sur la scène et balancé de la bouffe sur le public pendant leur performance théâtrale, c'est leur liberté, leur propos, leur média mais est-ce qu'on n'a pas juste le droit de trouver que c'est de la merde aussi? Je ne vois pas pourquoi l'art devrait anesthésier l'esprit critique. On n'aime pas tous les mêmes bouquins, les mêmes musiques, alors je ne vois pas pourquoi on devrait trouver formidable une chorégraphie, par exemple, sous prétexte que les danseurs sont à oilpé. OH FOR-MI-DA-BLE! Mais et moi si ça me gène tous ces trucs qui pendouillent des gars ou des filles? Si je ne comprends pas ce que ça apporte toute cette attraction gravitationnelle? Je suis peut-être inculte, mais est-ce que je dois me forcer pour autant? C'n'est pas vital, c'n'est pas une obligation, ni légale, ni artistique, je ne vais pas monter un commando d'illuminés pour aller les agresser, est-ce que ne pas avoir envie de voir ou de montrer à mes élèves des gens tout nus fait de moi une mauvaise enseignante?

Et les gosses? En élémentaire, ils sont en pleine période de latence, est-on vraiment obligé de leur coller sous le pif le zgeg d'un gars qui fait ses ablutions juste parce qu'on veut leur prouver que l'art est multiple et que la nudité n'a pas forcément de connotation sexuelle dégueulasse? Ne serait-ce pas un peu dogmatique?! 
Non à la dictature du zgeg à l'air, non à l'oppresseur velu ou à l'endoctrinement du pubis artistiquement poilu!

Il y a déjà plein de sujets d'enseignement en classe qui peuvent choquer les élèves (j'vous rappelle qu'en CM2 par exemple on parle des gueules cassés de la première guerre mondiale ou de la shoah en histoire et de la reproduction en sciences), on essaye de faire avec, d'expliquer, justement pour ne pas les traumatiser. Alors j'suis peut-être devenue une vieille chouette mais j'ai du mal à comprendre en quoi s'arc-bouter sur le fait de montrer des photos, des vidéos ou des spectacles avec des gens à poils serait essentiel à 9-10 ans. 

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Réanimez-moi...

Publié le 11 Décembre 2017 par KRo

... oui mais pas tout de suite,
pas trop vite...

Enfin surtout, la prochaine fois qu'on a une animation pédagogique comme celle-là, plongez-moi dans le coma!

Mais quelle honte!

Normalement, une animation pédagogique c'est un moment de formation. Là on avait 3 conseillers pédagogiques en arts, chacun ayant ses disciplines de prédilection, tu peux te dire au départ que ça te fait chier d'être coincé jusqu'à 20 h mais qu'au moins tu vas apprendre 2 ou 3 trucs.

Que nenni.

D'abord, on a démarré par 30 minutes pendant lesquelles ils nous ont dit ce qu'on allait faire et surtout répété que tel ou tel sujet on en parlerait après (dans une seconde ou une troisième partie de l'animation, qui n'arrivera jamais ... mais ... mais (c'est l'écho qui se perd dans le vide de cette formation)). Et puis aussi il y a eu les collègues qui veulent toujours la ramener qu'ont ouvert leurs bouches pour dire des trucs qui font que t'as juste envie que ton voisin t'ouvre la carotide en te plantant son stylo d'un coup sec dedans, tellement t'en as rien à cirer. Heureusement, la Mylène elle est malade ("elle a mangé trop de salade"), enfin, elle est patraque du coup, elle l'a bouclée toute la journée et ça nous a tous fait un bien fou, et là, elle n'a pas ramené sa science sur comment elle fait des trucs à la fois magistraux et magiques en art qui sont trop bien que toi tu sais pas, mais qu'elle elle sait et qui sont vraiment trop géniaux, que tu vois les élèves sont en réussite et tout, c'est trop bien, et tout, c'est trop bien, tu vois.

Ensuite, ils nous ont fait nous réunir par école pour lister tous les projets existants et à venir dans les domaines culturels divers. Donc là en gros, on s'est fait une réunion qu'on aurait pu se faire sur un temps de réunion, pas la peine de se coller ça à un moment où chacun a envie de vaquer à ses occupations, genre moi normalement c'était l'heure de mon cours de pump. Donc bon après, en ce qui me concerne, qui dit pas sport pour une mauvaise raison, dit pile électrique: "Don't you know pump it up, you've got to pump it up..."

Puis, ils nous ont fait poireauter 30 minutes, pendant lesquelles les 3 animateurs s'étaient répartis dans les 2 autres groupes (on était 3 écoles présentes donc on avait dû faire 3 groupes, ils étaient 3 animateurs, je pense qu'il n'est pas nécessaire d'avoir fait de hautes études pour répartir 3 animateurs dans 3 groupes de façon équitable ... bon ... en fait si...). Et donc pendant qu'ils donnaient quelques pistes ou informations aux autres ("ENC...LÉS!" crierait Elie Semoun), nous on a glandé là ... les bouboules.

Puis à l'heure où on devait s'en aller, ils ont voulu faire une mise en commun. Autant vous dire que ça a un peu grondé et que tout le monde a remballé.

Bref, je récapitule : ah ben non, rien a récapituler, on a passé la soirée à rien faire d'intéressant, on n'a rien appris, on a juste rempli un tableau en format A3.

Au revoir et merci pour les huîtres!

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