Dans le cadre de l'amitié qui me lie à Mme Cédepé partie s'ennuyer dans une autre école, plus près de chez elle et pas construite sur un cimetière indien celle-ci, (quelle idée?!), je me dois d'écrire cet article. Pour lui rappeler à quel point il est agréable d'être entouré de gourgandines qui détestent tout le monde d'une part, et d'autre part pour qu'elle puisse continuer, en me lisant, à croire qu'on ne peut que regretter vraiment son départ vu qu'elle a été remplacée par ... Mylène.
Quelle plaie! Vous ai-je déjà dit que dès que cette personne ouvre la bouche j'ai envie de détaler? Je crois que nous sommes ici en présence d'un super pouvoir. Un super pouvoir extrêmement pénible mais néanmoins d'une force qui ne peut que susciter l'étonnement. Je n'irai pas jusqu'à l'admiration parce que je ne vois pas comment on pourrait envier quelqu'un qui a le pouvoir de faire fuir les gens de la sorte mais la puissance de cette force de répulsion est sidérante. Sur moi ça marche à tous les coups, je voudrais partir les mains sur les oreilles en hurlant : " Aahahahahaahaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhaaaaaaaaaaaaa..."
Ce matin, j'étais dans la salle des maîtres, je préparais le café, et voilà Mylène qui m'approche par dessous (toujours par dessous) mon flanc gauche, petite gerbille roulant des yeux, à moitié courbée mais le visage tourné vers moi dans une espèce de supplication. Je la vois manœuvrer ... "Punaise, elle va me parler, me dis-je, qu'est-ce qu'elle me veut encore, où sont les issues de secours, quelle est la teneur du plan X277 qui me permettra de m'échapper en moins de 10 secondes?".
Je reste là, saisissant le paquet de café, dans ma tête j'ai mis en route tous les processeurs qui peuvent fonctionner sans caféine, je carbure ... Je la vois manœuvrer toujours ... elle est en approche, mi contrite mi dragueuse, sa feuille d'autorisation de sortie à la main. Je finis par la regarder, histoire qu'on en finisse, je n'en peux déjà plus de la sentir louvoyer comme ça.
Et là, elle s'adresse à moi en chuchotant.
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On est dans la salle des maîtres, elle veut me dire qu'elle n'a pas rempli assez tôt sa demande d'autorisation de sortie, pas me parler d'une situation grave ni me dire une saloperie sur une personne de notre connaissance (ce qui pourrait justifier un peu d'intimité entre nous) et elle, elle chuchote.
Je l'ai regardée circonspecte. "Mais qu'est-ce qu'elle me veut elle? Elle me drague ou bien?"
- Pourquoi tu m'parles comme ça?
- Ben parce que j'ai fait une boulette.
- Nan mais pourquoi tu chuchotes comme ça?
- Ben parce que c'est la boulette là ...
Je dé-tes-te cette personne. Qu'est-ce que c'est que cette manière pourrie de demander un truc de boulot. Elle est là avec ses yeux qui clignent, on dirait le chat Potté de Shrek qui veut attendrir son auditoire mais avec en plus un air aguicheur. La version collégienne coquine du chat Potté, mais quelle horreur : la chatte potée (preneuse de chou) qui chante "Hit me baby one more time" en secouant frénétiquement ses couettes. Beurk.
Je lui ai répondu, froidement, comme je sais bien le faire. Elle a filé et là je me suis retournée et j'ai pu constater que Mme Alberta La Bomba et Mme Coucou Bleu s'étaient délectées de la scène, les vilaines. On a bien ri. Et ensuite, j'ai enlevé du café moulu du filtre parce que pendant toute la phase d'approche de l'autre anguille racoleuse j'avais continué frénétiquement à le remplir et qu'on n'aurait jamais pu avaler ce café.
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