Et bien après des vacances bien agréables nous sommes rentrés et en notre absence rien n'a changé.
Retrouvé le collègue stagiaire qui a décidé de se reconvertir à 40 et quelques années mais n'aurait, à mon avis, jamais dû se lancer là-dedans. Nul. Il est nul mais d'une part, il ne semble pas le savoir (oui il pourrait au moins être un peu lucide, en plus il débute donc il pourrait ne pas être au top sans que ce soit étonnant) et d'autre part il se la pète. Le gars déambule dans les couloir façon beau gosse "I'm sexy and I know it", alors qu'il ne fait pas envie du tout, il est chauve mais c'est pas Bruce Willis avec son air mi-goguenard mi-séducteur, pourtant il marche toujours comme si derrière lui il y avait une voiture en flamme qui venait d'exploser tout ça en musique et dans un effet de ralenti bien senti. Et à côté de ça, il se prend la tête sur des détails débiles dont chacun (avec moi en tête) se cogne mais n'a pas commencé la production d'écrit de tout le premier trimestre par exemple, alors qu'il a des CE2, et il a rendu les bulletins avec 3 semaines de retard sur tout le monde, etc ... une catastrophe.
Retrouvée la stagiaire avec laquelle je partage ma classe qui a un poil dans la main. Elle a environ 25 ans et la flemme. C'est dingue ça, débuter sans avoir l'envie de se défoncer un peu, d'apprendre. Non, petite fille gâtée et râleuse. Moi elle ne me fait pas envie non plus elle. J'aimerais bien avoir son âge mais sinon, pour ce qu'elle en fait, c'est de la confiture aux cochons. Hildegarde franchement ... aucun intérêt.
Retrouvée la collègue qui systématiquement lance ses photocopies, se barre et évidemment te laisse le soin de rajouter du papier pour avoir la joie de regarder ses photocopies se faire ... pénible.
Retrouvée Mylène, qui me saoule tellement de paroles qu'il lui faut finir son histoire après la sortie des classes alors qu'elle a commencé à me la raconter à la récréation, sachant qu'elle est banale et inintéressante (l'histoire, mais Mylène aussi en fait). Et puis aussi maintenant, comme elle est enceinte, elle ne veut plus aller dans les couloirs pour faire sortir et rentrer ses élèves, elle ne veut plus monter et descendre les escaliers, elle ne veut plus surveiller les récréations mais bon elle ne veut pas non plus s'arrêter parce que tu vois, elle n'est pas malade (TU VOIS OU PAS? parce qu'elle a parlé beaucoup beaucoup et tout près de toi en agitant ses mains, alors TU VOIS?). Ben je ne sais pas, comme je pense que tu es la première enseignante à qui ça arrive d'être enceinte, faut qu'on réfléchisse. Ah non pardon, t'es la première enseignante aussi chiante à être enceinte, donc faut qu'on réfléchisse. Je déteste les gens qui te disent qu'ils ne veulent pas t'embêter mais te demandent un truc qui va forcément faire suer ... insupportable.
Retrouvés les mystérieux petits êtres invisibles (et oui car ce n'est jamais personne) qui laissent traîner leurs tasses à café sales pendant plusieurs semaines sur la table ou dans l'évier, les assiettes sales, les paquets de gâteaux vides, les sacs plastiques, les blocs de froids semés hors du freezer un peu partout, le matériel de sport mis en vrac dans le placard ... irritant.
Toujours pas retrouvés en revanche, la maîtresse E, pas vue, l'efficacité du maître G, pas encore venu démarrer sa prise en charge auprès des élèves qualifiés de "priorité" début septembre. Bon mais enfin, il est quand même un max occupé à surveiller les hélicos d'un œil pendant que de l'autre il guette le lait dans la casserole, peut pas tout faire. Pas trouvée non plus la patate de la référente de scolarité, vivre avec une tension à 2 n'est donc pas qu'une boutade.
Heureusement, heureusement, y'a les collègues qui font plaisir!
Celle qui vient remplacer en Maternelle et me raconte sa détresse lorsqu'elle se retrouve à faire la ronde sur "Jean petit qui danse". Oui, quand tu n'es pas fan fan de la Maternelle, "Jean petit qui danse" le vendredi après-midi avec 25 mômes qui ont la morve au nez, ça peut être légèrement pathétique.
Mais le mieux, le mieux, c'est celui qui me raconte comment pendant ses vacances en famille, il a dû s'arrêter sur la bande d'arrêt d'urgence sur l'autoroute pour épancher sa chiasse! Là oui, là je dis merci, merci agent J, j'en ris encore.
Ça, ça me redonne confiance en la vie ... on n'a donc pas encore fini de rigoler!
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