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makarotte.com

Ecole, rire et râleries.

Manitas de la Bitas

Publié le 8 Juillet 2019 par KRo

Ça y est, on a rendu les élèves à leurs parents, reste à bosser tranquillement ...

Mais il faut que je vous raconte la préparation de notre spectacle de fin d'année avec l'intervenant en musique, Jean-Michel Amoitié.

Le gars, un nouveau venu dans l'école de musique locale, a commencé ses interventions auprès de nos élèves de cycle 3 en février. Au début, avec les collègues on le trouvait gentil et calme, bon ... et puis il a commencé à être absent, plusieurs fois, ça, faut pas se mentir, ça nous a gonflé, surtout la fois où il n'a pas pu venir de toute la journée parce qu'il avait un pneu crevé, deux peut-être ... enfin bref, les transports en commun, uber et tout le reste ça sert à ça aussi, sinon prends ton vélo mon gars!

Mais surtout, on s'est rendues compte, chacune dans nos classes, qu'il était un peu étrange comme professeur de musique et chant:

  • Il ne chantait pas, ou alors il fredonnait légèrement, un peu comme certaines personnes lorsqu'elles ont un casque sur les oreilles pour écouter leur musique, rien donc qui soit susceptible d'emmener toute une classe de CM à rentrer en transe par le chant.
  • Il n'utilisait aucun geste pour diriger la chorale, pas de départ, pas de fin, les gamins devaient démarrer en suivant ceux qui ont le rythme et avaient repéré où commencer sur la bande son et puis s'arrêtaient à peu près quand ils le sentaient. De toutes les façons, la fin des chansons c'était pas son truc à Jean-Michel Amoitié, alors il était content quand même.
  • Pour autant, il ne les accompagnait pas au piano non plus, ce qui aurait pu justifier qu'il n'ait plus de main pour diriger le chœur, et encore, un petit signe de la tête ou un "3-4" avant de démarrer aurait pu faire l'affaire, mais non.
  • Il avait, semble-t-il, des velléités pour les accompagner à la guitare mais bon c'était pas une bonne idée ça la guitare, hein, parce qu'il avait dû commencer la guitare en février et même en possession de tous ses doigts, c'était pas Django. Donc il sortait souvent sa guitare maiiiiiiis, il sortait souvent sa guitare quoi, ça lui faisait plaisir.
  • Il ne leur apprenait aucune chanson en entier, donc au mieux, les élèves ont appris les 2 premiers couplets et le refrain de plusieurs chansons, et puis après il passait à une autre, c'était étrange. En plus dès fois il s'excitait façon Cartman dans Southpark et il leur disait "vous ne connaissez pas les paroles!", ben non, c'était une évidence.
  • Il a même tenté le coup de leur faire chanter une chanson en espagnol, sans parler espagnol et sans avoir préparé le truc, donc accent tout pourri et traduction aléatoire (moi je ne parle pas espagnol non plus mais je connaissais la chanson alors j'entendais bien que c'était pas terrible terrible).
  • Puis, la cerise sur le sundae, il leur a fait apprendre une chanson en anglais que visiblement il ne connaissait pas du tout, tout en ne parlant pas plus anglais et en n'ayant pas plus potassé le dossier. Donc traduction de "You're gonna miss me by my hair", "Tu me manqueras par mes cheveux", quand il a dit ça, j'étais en fond de classe, j'ai mes oreilles qui se sont mises à saigner. Bon ... lui était confiant à l'évidence.

Enfin bref, à deux semaines du spectacle nous, les enseignantes, on était pour le moins dubitatives. On lui a causé organisation, besoin de matériel, répétitions multiples ... le gars était sur de la grosse grosse confiance, il préférait voir ça au dernier moment. Bon ... moi j'ai rien contre les gens qui se prennent des portes dans la gueule parce qu'ils apprécient les surprises alors ...

Alors le jour de la générale, c'était stupéfiant. Avec mes collègues on a fini par s'asseoir pour le regarder se manger la porte en pleine face, parce que même ce qu'on essayait de cadrer, nous, pour pas que ce soit le bazar (plus de 100 gamins debout sur une scène exiguë sans aucune consigne préalable, au bout de 10 minutes, c'était l'enfer), lui n'en voulait pas. Lui, il était confiant. Il a commencé à les faire chanter après qu'ils aient passé une heure entière debout puis assis, puis debout, devant puis derrière, puis debout sur des bancs et puis non, et puis si, et puis ... résultat c'était horrible, j'ai plusieurs plombages qui ont sauté. Lui, il était confiant. A un moment il s'est mis à faire des gestes de chef de chorale, on était étonnées, les élèves, eux, n'en avaient pas l'habitude donc ils ont continué à regarder à droite, à gauche, au sol, en l'air et à commencer à chanter quand ils en avaient envie. Bon, en même temps, ça n'a pas duré, après il a attrapé sa guitare, c'est là où nous on s'est dit que pour faire les deux en même temps c'était peut-être Manitas de la Bitas. Finalement, quand il s'est aperçu tout seul que c'était compliqué, il l'a reposée ... Une demi-heure plus tard, il a décrété que ça suffisait, que c'était bien. Il était confiant. Nous on lui a dit que c'était horrible et qu'il fallait absolument prévoir une autre répétition générale. Il a hésité et puis finalement, après discussion quand même, a pensé que cela pouvait avoir un intérêt. Enfin surtout, je crois qu'il voulait nous faire plaisir parce qu'à un moment, à la fin de sa répétition, il a fini par sentir tout d'un coup que nous 4, les enseignantes, on était au fond du seau, atterrées par tant de nullité, perspicace le mec.

Lui, il était confiant, il était confiant, en attendant, il suait tellement du derche qu'il a d'abord eu la raie puis tout l'arrière de son pantalon trempé, j'avais jamais vu ça, et c'était pas encore la canicule!

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Sous l'emprise du chauffeur de bus

Publié le 3 Juin 2019 par KRo

Mme Monerot est partie ce matin en sortie, le temps était chagrin. Elle avait prévu de longue date un atelier pêche, dans un lac voisin, encadré par un spécialiste.

Mais Mme Monerot est une faible femme et elle n'a pas su faire face à l'épreuve qui l'attendait en montant dans le bus. En effet, le chauffeur lui a tout simplement fait part de façon très appuyée, de ses craintes suite à une analyse personnelle de la météo, et ni une ni deux, plutôt que d'appeler l'animateur pêche qui l'attendait et de se renseigner sur les possibilités d'abri autour du lac, de lui demander son avis sur les conditions météorologiques ou même de discuter d'une éventuelle annulation de l'atelier, elle a préféré redescendre du bus et rentrer à l'école.

WTF ???

Donc je résume, on a planté l'animateur pêche, il va falloir négocier avec la compagnie de bus pour ne pas payer le trajet puisqu'on a annulé au dernier moment, les élèves n'ont pas eu leur sortie et finalement au lac, il y avait une salle pour recevoir les groupes en cas d'averse, le lac était plein de poissons et il n'a finalement pas vraiment plu. Tout ça parce que le chauffeur de bus se prend pour un  gourou et que la maîtresse est ... (je ne trouve pas de mot gentil pour exprimer mon désarroi là). On n'est pas aidé, j'vous l'dis!

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J'l'ai bien carotté!

Publié le 2 Juin 2019 par KRo

Fletcher est un élève problématique, il est en ULIS dans notre école, mais, comme beaucoup d'autres, ne relève pas vraiment de ce dispositif. La psychologue scolaire dit même qu'elle a rarement mesuré un QI aussi bas ... ça laisse songeur. En tous les cas, Fletcher ne fait rien ou bien pas grand chose en classe de ce qu'on lui propose, il déchiquette ses feuilles et cahiers, tente parfois de les manger, et évidemment n'est pas vraiment simple à inclure en classe ordinaire. 

Ajoutez à cela le fait que ses parents, Johnny et Brenda, ont pensé qu'éduquer un gosse c'était le laisser faire exactement tout ce dont il a envie, vous obtenez un enfant capricieux et désormais obèse. 

Tout ça pour dire qu'on avait réussi à décider la mère à prendre un rendez-vous au CMPP, afin qu'il puisse avoir enfin des soins adaptés, et qu'elle avait fini par l'avoir ce rendez-vous (par chez nous c'est au moins 6 mois d'attente). Bien !!!!

Donc Fletcher y est allé et il a vu le psy. Aaaaaahhhh, quelque chose va peut-être enfin être mis en place pour que cet enfant de 9 ans ait une autre perspective de vie que de finir incrusté dans son canapé, échoué et suintant la crasse comme le gars qui représente le pêché "gluttony" dans Seven (et c'est pas le rôle de Brad Pitt!). J'y vais fort trouvez-vous? Mais c'est que vous n'êtes pas au courant du fait que Fletcher a tellement grossi qu'il ne peut plus désormais s'essuyer correctement quand il va aux toilettes et que, par conséquent, parfois, il pue la merde! Ah! Vous voyez bien que je n'exagère pas!

Et bien c'était sans compter sur l'espièglerie de l'intelligence humaine, présente même chez ceux qui sont arrivés en retard le jour de la distribution.

Figurez-vous qu'en sortant de son rendez-vous, Fletcher était très content de lui et a dit à sa mère : "J' l'ai bien carotté le psy, maman!". Cela s'est avéré vouloir dire que pendant le temps précieux que le psy lui avait accordé pour lui tout seul, il avait raconté n'importe quoi et en était vraiment ravi puisque ce que Fletcher préfère dans la vie (plus que de déchiqueter ses cahiers et se traîner par terre je veux dire), c'est tricher.

Bon ... ben là je crois qu'on peut définitivement s'accorder sur le fait que Fletcher est con. J'ai beau tourner et virer, je ne vois pas quel autre terme utiliser pour désigner ce genre de spécimen, je crois même qu'on doit là être en présence d'une forme basique du con, une huile essentielle de con en quelque sorte.

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Qui pue le plus pue le plus

Publié le 29 Avril 2019 par KRo

Journée de réunions, équipes éducatives, équipes de suivis, bref, beaucoup de temps passé autour d'une table à écouter et retranscrire ce que disent les parents, les enseignants, les soignants, les différents partenaires quoi. Utile souvent, pas toujours, mais surtout plutôt intense comme exercice, surtout quand il s'agit de taper en direct un compte-rendu synthétique des débats. Enfin, ça se fait, un peu comme de la traduction simultanée, ça t'use le cerveau mais rien d'héroïque ...

Alors des fois, on corse l'affaire.

Et voilà qu'aujourd'hui je me retrouve assise à côté d'un monsieur qui à 11h du matin avait choisi pastis comme eau de toilette. Toi t'es encore à peu près fraîche, tu navigues entre odeurs de déo et effluves de café et là, BAM! PASTAGA sur le retour. Mais le bon gros retour hein, le gars ne s'était pas enfilé qu'un petit pastis pour se donner du courage, il avait du s'envoyer la bouteille et puis après, quelques mentos menthe fraîche. Pouah, mais quel enfer! Il était sympa le gars sinon ... bon, il avait les dents noires (mais vraiment noires) sur toute la partie côté gencives et des traits marrons sur le reste des dents, son blanc de l’œil (oui je vous rappelle que j'étais assise juste à côté, alors j'ai eu le temps de l'observer de près) était jaunâtre et pas vif vif, on aurait dit une crème aux œufs, et il nous a fait la bougie d'ambiance pendant une heure mais sinon, il était pas désagréable hein, c'est déjà ça!

Enfin bref, après on a aéré la salle parce que l'odeur, bien plus lourde que l'air, stagnait et c'était horrible.

Et puis l'après-midi on a remis ça, avec Mme Lagerbe (de l'article "Puer peut tuer"). Comme une directrice avertie en vaut bien 2, cette fois j'avais pris mes précautions, j'avais laissé de la place entre elle et moi. Mais bon, il commençait à faire un peu chaud, même moi j'avais enlevé mon pull, mais elle non, elle avait son gros pull, sa barbe (si, si, à ce niveau là on ne peut plus parler de duvet quand même) et sa chevelure de Smeagol en pleine mutation. Il a fallu que j'ouvre la fenêtre et fasse signe à des élèves, encore rangés dans la cour après la sonnerie de fin de récré, de rentrer instamment en classe, pour qu'on puisse respirer et s'entendre parler sans avoir à choisir. Enfin, respirer c'est un grand mot, moi personnellement, j'ai juste tenté de survivre en filtrant l'air qui rentrait dans mes narines à travers les doigts d'une main habilement placée sur ma bouche façon réflexion intense (heureusement que pendant cette réunion là, ce n'était pas moi qui m'occupait du compte-rendu, je serai sans doute décédée sinon). Je pense que Mme Lagerbe n'a toujours pas pris de douche depuis la dernière fois que je l'ai vue il y a près de 2 ans. Je ne comprends pas, il y a les services sociaux sur le coup pour le gamin dans cette histoire et personne ne peut toucher un mot à la maman au sujet de l'hygiène? 

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