Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
makarotte.com

Ecole, rire et râleries.

Vivre avec Dexter Morgan (2)

Publié le 15 Janvier 2014 par KRo

L'autre jour deux gamins se sont percutés dans la cour, l'un a beaucoup beaucoup saigné du nez.

Ben y'a un élève de CM2 qui n'a rien trouvé de mieux que de mettre sa main dans la flaque de sang et de la lécher ensuite.

Brrrrrrr.................

Lire la suite

Vivre avec Dexter Morgan

Publié le 15 Janvier 2014 par KRo

Réunion, de l'équipe éducative afin de parler du comportement de Noam. Autour de la table du médecin, de la psychothérapeute, de l'orthophoniste, du papa chef du monde (oui je suis certaine que c'est son métier parce qu'il agit comme si c'était le cas, il ne prend pas des notes comme un papa normal mais comme si chacun passait son entretien annuel) avec un petit rictus pervers, de la maman EXTREMEMENT prolixe (genre super pouvoir qu'à la fin le méchant il s'en va en criant et en se bouchant les oreilles pour ne plus avoir à supporter ses paroles) et bien entendu de la super maîtresse (spéciale dédicace) et moi, de la non moins directrice qui déchire (allez profitez c'est free hugs pendant 2 min là, on se précipite, j'suis de bonne humeur grâce à la chanson "Happy" de Pharrell Williams).

Pour faire court le gosse est INSUPPORTABLE : voleur, menteur, affabulateur, il brutalise les autres, ne peut pas être laissé sans surveillance même quelques secondes, la maîtresse doit se le trimbaler si elle doit aller faire une photocopie manquante et sait qu'il va faire chier ses voisins dès qu'elle n'est pas en train de le regarder. Evidemment que ses apprentissages en pâtissent, j'ai envie de dire : c'est quand même la moindre des choses.

Enfin ce qui est drôle là, c'est qu'on commence à faire un peu le point sur tout ça, sur les prises en charges, les évolutions et que d'un coup la mère chope la parole (ERREUR! Ne jamais laisser d'accès à la parole à SuperProlixe! La bienséance et la politesse ne doivent pas être appliquées à SuperProlixe, NOOooooooooooonnnnn!). Alors elle parle très fort, de ses angoisses personnelles, des punitions trop sévères que l'on donne à son fils ou que l'on risque de lui donner, alors qu'il a besoin de cadre, qu' ELLE est SA référence, son roc et que nous on fait rien que faire des punitions qui ne fonctionnent pas avec lui, qu'après il fait encore pire ...

... mmoui ... mais madame ...

que elle, elle sait, elle était comme ça aussi petite (ah?!), et que lui en plus il a eu des problèmes quand il était tout petit alors voilà tout s'explique mais c'est horrible parce qu'elle pense qu'il ne va pas changer et qu'à la maison il vole ses parents, ses frères et sœurs et que maintenant elle a fait le tour du quartier pour que les commerçants n'acceptent plus de lui vendre des bonbons (ce sera sympa dis donc quand plus tard elle fera le tour des dealers pour qu'ils arrêtent de le fournir, il a 8 ans le gosse, elle ne peut pas simplement l'empêcher de sortir?) ... et nous on ne comprend pas son enfant qui au fond est gentil ...

... mmoui, madame ... mais ...

et qu'elle ne comprend pas que la précédente psy en tant que professionnelle du corps médical ait pu conclure son dernier bilan en disant que son fils c'était un futur serial killer ... (Non elle a pas vraiment écrit ça la psy mais ses conclusions me font penser que ce gosse là c'est Dexter Morgan qui n'aurait pas eu la chance d'avoir un papa aimant et clairvoyant pour lui enseigner LE code, malheureusement il est tombé sur papa-le-chef-au-sourire-de-harceleur et maman-qui-a-de-très-nombreux-problèmes-dans-sa-tête donc de code, point! Ah ça, on n'a pas encore sorti le cul des ronces avec celui-là!)

Lire la suite

Sidération

Publié le 14 Janvier 2014 par KRo

Réunion pour établir un PAI (Protocole d'Accueil Individualisé), c'est ce qui est nécessaire si on doit administrer des médicaments à un élève :

La petite a des maux de tête apparemment violents, le médecin scolaire demande à la maman d'expliquer comment ou quand cela arrive, la maman raconte qu'une fois la petite a du sortir d'un magasin car la lumière et le bruit lui faisaient trop mal à la tête.

L'entretien continue pour savoir s'il y a des signes précurseurs, des situations déclenchantes, la maman répond qu'elle a lu sur internet que les migraines scolaires ça existe. Je sens à côté de moi le sarcasme du Dr House se frayer un chemin dans le cerveau du médecin scolaire :
- Oui sans doute, mais là le magasin, ce n'était pas à l'école?!

- Mais ça existe!
Et puis l'an dernier, elle s'était cognée très fort la tête contre un mur d'ailleurs la maîtresse m'avait appelée, et bon, je pense qu'elle a dû avoir un hématome sous-dural qui s'est résorbé et du coup elle a eu très souvent mal à la tête pendant un moment et là ça va mieux.

Moi à ce moment-là, sur ma chaise, je suis en état de sidération : dans ma tête d'abord je démarre en mode compulsation ultra-rapide des différents accidents répertoriés ces 12 derniers mois en pensant "Merde! merde! quoi? quel accident?" mon processeur est au taquet et puis d'un coup j'entends la suite de sa phrase et je me dis "Mais quel parent penserait que son enfant a ou a eu un hématome dans le cerveau et ne s'en inquiéterait pas plus que ça?".
Bon mais je ne suis pas médecin ...
Mais enfin, comme la maman non plus, une petite consultation ne me serait pas apparue comme complètement insensée, non?

Après la réunion le médecin a conclu que l'aspect scolaire des migraines devait être l'appartenance du mur.

Lire la suite

Mon précieux, mon précoce

Publié le 7 Janvier 2014 par KRo

Pour bien me pourrir ma rentrée je m'étais calé un rendez-vous hier avec des parents que vraiment je n'avais pas eu le courage de rencontrer alors que j'avais 2 de tension et une gastro traînante avant Noël.

Ils sont là, dans mon bureau.
- Elle, elle me raconte comment elle est indignée que son fils ait été puni, pense à une "chasse aux sorcières", un "harcèlement" de la part de l'enseignante ...
- Moi, je dis que dura lex sed lex et que son fils est tellement chiant que bon il faut bien qu'on fasse quelque chose, ne serait-ce que par égard pour les autres gamins qui se font taper par exemple.

- Elle me dit comme les 3 autres fois où je l'ai rencontrée déjà, que son fils est supérieurement intelligent, autant le dire: précoce.
- Moi, je me concentre sur ses sourcils trop bizarres parce que le reste j'avais compris déjà lors du premier rendez-vous (suis pas supérieurement intelligente moi mais bon j'ai compris le concept!).

- Elle me dit que son fils a eu des cadeaux de type boîte d'expériences pour Noël et qu'il était ravi (supérieurement ravi).
- Moi, je me dis que si chez Toy's R Us ils misaient uniquement sur les gamins réellement précoces pour vendre ce genre de jeux ben ils auraient pas besoin d'en avoir un rayon complet hein, ou alors c'est qu'il doit y avoir des écoles qui concentrent les gamins précoces intellectuellement mais que ce n'est pas la mienne.

On parle, on parle, on dit, on redit, on reredit ...
- Elle explique ... mais, mais il y a lui aussi?
- Lui, il passe surtout cet entretien à se bouffer les mains de stress et puis il est rouge, de plus en plus rouge ...
- Moi, à certains moments je me demande si sa tête ne va pas s'élever comme un ballon et faire pfuiiiiiiiittttt en allant à toute vitesse dans toute la pièce.

Revenons donc à elle.
- Elle explique que ça lui fait du bien de venir en parler et de discuter du problème de son fils plutôt que de se contenter de mots dans le cahier de liaison ...
- Moi, je me dis que je devrais bien lui demander 50 euros pour la consultation, ce serait bien 50 euros nan, ou peut-être 45? Ou alors un tarif qui augmenterait avec le nombre de consultations, le contraire d'un forfait.

Franchement je me demande bien pourquoi de plus en plus de gens qui ont des enfants intelligents et assez performants scolairement veulent toujours absolument qu'ils soient étiquetés "précoces" quand ils sont chiants? Pourquoi? En effet, beaucoup d'enfants très intelligents et très très performants ne sont pas chiants et, à vue de nez, beaucoup de chieurs ont un QI de poule. On s'apercevrait aussi sûrement que certains enfants en tête de classe et néanmoins charmants ont un super QI si on les testait, mais qu'est-ce qu'on en a à foutre? Si les gamins sont bien là où ils sont?!
Le problème donc ce n'est pas l'intelligence mais la gestion des émotions, du comportement, notamment en société, et ça, qu'on soit intelligent ou peu ou pas, c'est plus un problème du genre éducationnel ou psy non? Donc si malgré nos efforts en classe le gamin n'évolue pas assez vite sur ce plan là au goût des parents (oui, oui parce que nous on est du genre patient quand même, on est prêt à dire et redire les règles, à expliquer, punir et supporter beaucoup de choses pendant toute une année scolaire), ne faut-il pas que les parents se remettent en question quant à leur éducation ou, si le problème n'est pas là et qu'ils veulent quand même que leur gamin ait rapidement un meilleur comportement, qu'ils cherchent une aide d'ordre psy pour leur gamin, ou encore si tout va bien ici et là, pourquoi ne laissent-ils pas à leur gamin le temps de mûrir un peu plutôt que de venir nous reprocher à nous, tous les 4 matins, le fait qu'il ait des problèmes de comportement?
C'est vrai quoi, on se cogne les gosses ultra pénibles et EN PLUS il faut qu'on se farcissent leur parents ultra pénibles (oui parce que les parents pas pénibles de gosses qui le sont, eux ils viennent une fois ou deux dans l'année pour faire le point, pas tous les mois au mieux ou tous les 2 jours au pire au portail ou par téléphone!)

Lire la suite

Afficher plus d'articles