Retour à la clinique avec son cortège de petites humiliations et incertitudes. Arrivée 7h05, vers 7h45 je suis habillée de mes habits de lumière en intissé bleu marine, fermeture dans le dos mais avec pans qui se chevauchent (progrès!) et culotte, charlotte, chaussons , masque... puis 2h d’attente sans avoir plus de nouvelles sur le quand.
Ensuite c’est parti. Je retrouve une des infirmières et l’anesthésiste qui étaient là quand je suis venue en septembre pour la pose de mon porte-cathéter, elles sont plutôt sympas.
Réveil avec sonde, drain, à moitié à poil. Moins sympa ...
Remontée dans ma chambre, j’ai dormi pendant plus de 3 heures dans mes draps déchirés, sous ma couverture maronnasse, toujours dans le grand style années 70.
Le chirurgien gynécologue est passé me parler me dire qu’a priori tout s’était bien passé et que mes annexes (c’est comme ça que s’appellent les ovaires et les trompes, j’ai appris ça en entendant le mot annexectomie prononcé par une secrétaire quand j’ai payé ma consultation pré-opératoire, oui je me réjouis d’avoir appris un truc, j’ai rien d’autre à foutre alors je me réjouis) mes annexes sont donc parties pour analyse, mais bon elles avaient l’air normales. Je n’ai pas vu le chirurgien digestif qui normalement a pratiqué l’observation de mon péritoine, pas vu avant non plus, bref, comme en août, ça confirme que le mec préfère avoir à faire à des corps épilés de frais étendus sur sa table plutôt qu’à des gens qui posent des questions. La dernière fois que je l’ai vu, pour le rendez-vous pré-opératoire, il a dit à un de ses collègues au téléphone devant moi que j’étais une patiente sympathique, je n’ai pas compris, vu qu’en rendez-vous je suis juste toute ouïe et qu’il ne s’est jamais gêné pour me prendre de haut quand j’ai osé poser des questions, je suppose donc qu’il trouve mon corps balafré par ses soins, trop sympa quand il me voit sur sa table d’opération, ça doit être mon nombril qu’est hyper sympathique ou alors il trouve sympathiques les gens qui la ferment et prennent sur eux, il ne sait pas ce qu’il perd lui, parce que rigolote je peux l’être si je veux.
Ensuite j’ai eu un plateau repas vers 18h, rinçure de soupe, yaourt, compote, j’ai une dalle d’enfer.
Puis superbe nuit, lumières de la ville qui passent par le rideau extérieur déchiré, bruit, réveil à 00h36, 1h28 et 5h20, je ne comprends pas bien pourquoi les infirmières s’obstinent à dire « Bonne nuit » quand elles passent dans la soirée vu qu’après on dort autant que lorsqu’on vient d’avoir un bébé. Trop fatiguée pour lire, je mate la télé, vers 7h13 j’ai déjà acheté 2 grills super faciles avec tiroir pour récupérer la graisse qui coule, à 44,98 euros l’un, une aubaine c’est certain, ainsi qu’1 magnifique éplucheur de légumes révolutionnaire. Je n’opte pas pour le super muscleur d’abdos, trop mal au ventre pour le moment... bref le matin à la télé y’a rien, du téléachat et des dessins animés, un peu d’info plus ou moins en boucle, j’apprends que Blanquer va se présenter aux régionales (yesssss) mais ne démissionnera pas pour autant (mais pouquoioioioioi, pourquoi?), je finis par me mettre la radio dans les oreilles.
7h19, toujours pas de déjeuner, je pense qu’avec mes 200 kcal enfournées dans les 34 dernières heures, je suis capable de bouffer le bras de la prochaine personne qui passera la porte. Faim!
8h, le plateau, le plateau, le plateau, j’étais tellement contente que j’ai oublié de sauter sur la vieille qui est venue me l’apporter mais j’aurais peut-être dû. Rebelote, même plateau avec un café à la place de la rinçure de soupe. Pourquoi personne ne dit à l’avance aux gens qu’ils doivent s’épiler entièrement, qu’ils se réveilleront avec une sonde et un drain et qu’ils ne boufferont rien ou presque rien pendant plusieurs jours? Ça ne m’est tout de même pas réservé, merde!
Bon cette fois j’avais anticipé l’épilation déjà, j’ai pas découvert ça au dernier moment hier mais j’ai quand même eu le droit à l’infirmière qui vérifie. Sans déc ?! Elle m’a pris mes médocs aussi, tiens en août ils ne l’avaient pas fait ça, je le lui ai dit, bon, je suppose qu’elle a des instructions mais ayant 46 ans, prenant ces médocs depuis 23 ans et n’étant pas Alzheimer, moi je prends ça comme une petite humiliation supplémentaire, surtout qu’ensuite j’ai été obligée de les réclamer ce matin.
Dans l’éducation nationale, enfin surtout en primaire, on lutte contre l’implicite pour que les enfants comprennent bien ce que l’on dit et ce que l’on attend d’eux, et bien pourrait y avoir de la formation en ce sens chez les soignants. Je vois bien que certains font des efforts pour dire ce qu’ils font ou vont faire, c’est vachement agréable quelqu’un qui explique je trouve, mais c’est peut-être mon côté enseignante qui parle, peut-être que les gens en général s’en foutent ou ne veulent pas savoir, moi ça m’est insupportable, j’ai besoin d’anticiper, d’intégrer, de traiter les infos, subir comme si j’étais le pauvre gars allongé du Dr Maboul, c’est chiant! En plus lui il a le droit à un calebut rose, moi j’ai une pauvre culotte en filet avec une espèce de couche dedans, comme après un accouchement, y’a plus glamour !
Bon... c’est reparti pour l’attente, le gynécologue y’a un mois m’avait dit que je sortirai le lendemain mais l’infirmière avait l’air très sceptique ce matin. Bref, le flou toujours, l’attente.
Punaise, j’avais le soleil dans la figure, j’ai voulu faire descendre le rideau extérieur électrique, il s’est coincé à 20 cm en haut, après plusieurs tentatives infructueuses de remontées et descentes, je me suis débranchée du drain, j’ai fait rouler ma perf et j’ai ouvert la fenêtre pour tirer dessus tout en appuyant sur le bouton, j’ai gagné 20 autres centimètres mais je ne suis pas certaine d’arriver à le fermer entièrement cette nuit... roooooh la loose! Vivement demain!
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