Jeudi 15h45, le directeur du service jeunesse de la mairie m'appelle, il veut me voir immédiatement. J'étais dispo. Il arrive et m'annonce qu'il a appris par hasard que des parents envisageaient de faire une manif vendredi matin devant l'école pour dénoncer les violences. Ils auraient convoqué la presse locale.
Lui, il est un peu dég.
Moi, je suis comme une dingue!
UNE MANIF?! La classe!
Je me dis bien quelque part que les parents impliqués ne seront sans doute pas du genre à défendre l'éducation pour tous et à soutenir les enseignants pour obtenir plus de moyens et d'aide pour nous permettre de faire ce qu'il faut pour gérer les enfants violents (plus de RASED, plus d'enseignants spécialisés, plus de formations adaptées, plus de places dans les ITEP, les IME, plus de soins, plus de services sociaux ...) mais bon je me dis qu'attirer l'attention de nos supérieurs sur la situation est une bonne chose. Nous on a du mal à être entendus, mais les parents et la presse, là c'est pas la même limonade.
Une manif?! Plus la soirée avance et plus j'espère qu'ils ne vont pas nous faire une manif de crevards. Moi je veux des banderoles avec écrit "Aux chiottes le maître G! Trouvez-nous-en un vrai!", des slogans gueulés dans le mégaphone "A bas les classes infernales!", "Des actions pour nos rejetons!", des mamies Femen avec écrit "Des moyens! Du soutien!" sur les nibards. J'veux que ça ait de la gueule quoi!
Et puis le lendemain matin, tout le monde était sur le pont, l'inspectrice était là et tout et tout et ... rien du tout, ils se sont dégonflés ou bien c'est le gars de la mairie qui s'était un peu emballé.
La déception quoi.
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