La référente de scolarité? mais qu'est-ce c'est doudou dis donc?
Un weekend, au petit déj, je racontais ma réunion de la veille à mon mari quand il m'a posé cette question (enfin non, il m'a dit "Ça sert à quoi?" et, bien qu'il soit barbu, il n'était pas du tout affublé d'une chemise à fleurs comme le regretté Carlos, le chanteur, pas le terroriste, le terroriste il ne donnait pas du tout envie de se mettre à jouer des maracas avec un bandana dans les cheveux, bon le chanteur non plus me direz-vous, mais enfin bref, vous avez compris auquel je faisais allusion).
J'avoue qu'en essayant de lui répondre, je me suis rendue compte qu'au delà de ce que je pense personnellement (oui voyez-vous je me méfie de moi-même), cette fonction n'a pas grand intérêt.
Normalement, l'enseignant référent de scolarité s'occupe de tous les enfants scolarisés avec un handicap reconnu dans son secteur. Ah c'est bien ça, ça signifie qu'il/elle les rencontre, les connaît, les suit pendant toute leur scolarité, rencontre leurs parents, les aide avec la paperasse ou au moins en leur indiquant les actes à accomplir pour bien préparer leurs dossiers pour la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées), répond à leurs questions, leurs inquiétudes, suit l'avancée des dossiers, fait le lien avec les enseignants et le cas échéant, les différentes écoles.
Et bien NON, PAS DU TOUT! C'est une personne qui rassemble les dossiers des enfants handicapés scolarisés dans les écoles et collèges classiques et qui, une fois par an, organise une réunion avec le personnel de l'éducation nationale (enseignant, directeur, des fois psy et des fois médecin), le personnel de soin et les parents et en note le compte-rendu.
Voilà c'est tout! Elle ne voit JAMAIS les enfants, ne connaît pas les problématiques familiales, ne répond jamais au téléphone et rarement aux messages laissés ou emailés, ni même ne lit les réponses aux questions qu'elle envoie par email, ne sait pas présenter les différentes structures adaptées ou structure de soins existantes ni expliquer les différences entre elles. Elle ne sait jamais où en sont les dossiers non plus ou alors après qu'on a obtenu l'info par ailleurs.
Depuis que je suis directrice, j'ai travaillé avec une version vieille peau revêche de la référente de scolarité, qui en plus était désagréable avec les parents des élèves handicapés. Et depuis 2 ou 3 ans, j'ai à faire à une gentille mais molle, molle, molle à mourir. Tension au max à -6 et sous tranquillisant, j'imagine. Quand je la vois, j'aimerais que l'école soit équipée d'un défibrillateur, juste pour pouvoir hurler "On dégage!" et lui sauter dessus avec les 2 palettes à la façon du docteur Carter : "Chargez à 200! Non allez Dr Benton, mettez-lui du 375! On dégage!". Une réunion avec elle, c'est l'enfer : elle passe son temps à dire "hum" souvent, très souvent, trop souvent et à répéter une partie des phrases dites, en général les dernières de chaque échange, en prenant un air entendu, mou mais entendu. Parfois aussi elle relit à voix haute les docs écrits par les enseignants de l'année précédente alors qu'on les a sous les yeux, c'est long, inutile vu qu'on sait tous à peu près lire, et chiant. Et puis elle se note des trucs à faire, des gens à contacter tout ça, et on a jamais de retour ... mystère et pastille de menthe.
Bref, jusqu'à ce que je rencontre un enseignant référent de scolarité qui me fera changer d'avis peut-être, je continuerai de penser que c'est un poste qui ne sert à rien. Un bon directeur avec une équipe administrative ferait bien mieux le job, plus efficacement et plus humainement. Et c'est justement pour cela que ça n'arrivera pas. On nage en pleine hypocrisie, on crée des postes qui ont l'air de faire avancer le schmilblick, on se congratule, on est fier de son ministère, on se rengorge, on pavane, on les agite à la tête du corps enseignant et dans les faits, ces postes ne facilitent pas du tout l'accès à la scolarisation pour tous, au contraire même, puisqu'on est obligé de passer par eux, les poids morts. Comme ça, moins de demandes adaptées, moins qui aboutissent et par conséquent pas besoin de développer davantage les soins ni l'enseignement adapté ni même le nombre d'AVS correctement recrutés et formés. C'est moche hein, mais c'est la réalité!
Commenter cet article