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makarotte.com

Ecole, rire et râleries.

Confinement

Publié le 9 Janvier 2015 par KRo

"- Allô, bonjour madame, madame Vador à l'appareil, la directrice de l'école élémentaire Jeanne Deroin.

- Bonjour.

- Je vous appelle pour vous signaler qu'il y a une prise d'otage dans un magasin du quartier, donc un dangereux criminel retient des gens qui faisaient juste leurs courses et qui vont peut-être mourir aujourd'hui et par conséquent en attendant que cet abruti de fanatique soit maîtrisé, l'école a été contrainte au confinement, histoire que les enfants ne soient ni ciblés ni touchés par une balle perdue.

- Ah mais c'est horrible, j'arrive dès que je peux.

- Ah ben non madame, vous ne pourrez pas, le quartier est bouclé, la circulation est arrêtée quel que soit le moyen de transport et vous ne pourrez pas accéder à l'école même en pas chassés hop hop coulés le long des murs. On s'occupe des enfants en essayant de les effrayer le moins possible et si comme chaque français aujourd'hui vous vous intéressez aux informations, vous saurez à quel moment vous pourrez venir chercher votre enfant.

- Oh la la mais c'est hyper paniquant!

- Oui c'est pour ça que je vous appelais, madame, vous savez que vous pouvez compter sur moi pour ce genre de service. Je vous rappelle dans 1 heure ou 2 pour vous crier un "AAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHH" de panique totale dans l'oreille mais là je vais devoir raccrocher parce qu'il faut que je pourrisse la journée d'encore environ 580 parents en les appelant pour leur foutre bien les boules pendant au moins les 6 prochaines heures alors que ni eux ni nous ne pouvons rien faire d'autre qu'attendre le feu vert des autorités pour reprendre le cours de nos vies. Et puis ça tombe bien, un jour comme aujourd'hui, je n'ai rien d'autre à faire.

- Ah d'accord, merci d'avoir appelé!

- Mais ne me remerciez pas madame, c'est bien normal, c'est notre service palace. Et comme vous avez donné plus de 10 euros de participation à la coopérative scolaire en septembre, je vous propose également de vous rappeler en pleurs dans l'après-midi pour vous expliquer que pour le repas on a proposé aux enfants de partager leurs goûters. On fait comme ça? Allez, et surtout profitez bien de cette journée de merde!"

Voilà je suppose que c'est ce que le journaliste d'Inter que j'ai entendu ce soir au journal de 18h devait avoir envie que les directeurs des écoles concernées par le confinement d'aujourd'hui disent aux parents. Franchement ... et pourtant j'aime France Inter hein, mais là, le gars il s'étonnait que le directeur n'ait pas appelé les parents pour les prévenir. Il est con comme son slip ce type ou quoi? Il a réfléchi 2 secondes à ce qu'il disait? On va dire que non hein, on va dire que comme beaucoup il était dans le flux de l'info en continue qui meuble en disant des conneries ou brode tellement autour du sujet que des journalistes arrivent à présenter des interviews de gens qui disent qu'ils n'ont rien à dire parce qu'ils ne sont au courant de rien. Si, si, je l'ai vu ça ce soir à la télé et je ne mens pas, je l'ai dit et répété, je ne mens jamais sur ce blog!

Il m'a énervé lui, c'est un ordre de CONFINEMENT mon gars, tu sais le truc pour lequel les consignes sont : "N’allez pas vers les lieux du sinistre. Vous iriez au devant du danger; Écoutez la radio et respectez les consignes des autorités qui vous y sont données. N’allez pas chercher votre enfant à l’école pour ne pas l'exposer ni vous exposer. Un plan de mise en sûreté des élèves a été prévu dans l'école. Les enseignants connaissent les consignes à observer. Ne téléphonez pas, n'encombrez pas les réseaux. Recevez avec prudence les informations souvent parcellaires ou subjectives n’émanant pas des autorités."
Tu crois que ces consignes on les distribue parce qu'on ne peut pas saquer les arbres ou quoi? A priori c'est plus parce qu'en cas de grosse merde comme, par exemple, en cas de connard forcené qui menace de tuer des gens, ben les parents se rappelleront de 2 ou 3 trucs et que chacun saura ce qu'il doit faire pour que cela se passe au mieux.
Que les parents qui parviennent à venir chercher leur gamin à l'école à l'heure normale disent "On n'a pas été prévenus!" en découvrant qu'ils doivent attendre, je peux le comprendre, ils sont angoissés, mais que le journaliste ne se pose pas de question et sous-entende, au minimum, un dysfonctionnement? Ça gave!

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